UNIVERSITY OF PENNSYLVANIA - AFRICAN STUDIES CENTER
ALLOCUTION

ALLOCUTION

DE
M. MAKHA D. SARR
SECRETAIRE EXECUTIF ADJOINT ET
SECRETAIRE EXECUTIF PAR INTERIM
DE LA COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIES
POUR L'AFRIQUE
A L'OCCASION DU
SYMPOSIUM REGIONAL AFRICAIN
SUR LA TELEMATIQUE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT
ADDIS ABEBA, 3 - 7 AVRIL 1995

Excellences
Honorables Délégués,
Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un grand honneur et un plaisir de m'adresser à cette auguste assemblée et de lui souhaiter la bienvenue à Addis Abeba à l'occasion de ce Symposium régional africain sur la télématique au service du développement. La CEA est particulièrement honoré par la présence parmi nous de Mr. Asrat Bulbula, Commissaire adjoint à la Science et la Technologie du Gouvernement de Transition d'Ethiopie, et de Mr. M. Ali Ndiaye, Délégué à l'Informatique du Sénégal. Leur présence ainsi que votre participation si nombreuse à cette réunion, témoignent de la volonté des gouvernements et tous les acteurs économiques de notre région, d'intégrer pleinement cet outil essentiel qu'est la télématique, dans le processus de développement.

Ce colloque, qui est le premier de ce genre en Afrique, est organisé conjointement par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), l'Union internationale des Télécommunications (UIT) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) avec la collaboration du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI).

Son objectif principal est de mettre ensemble les utilisateurs actuels et potentiels de la télématique, les fournisseurs de services, les administrations, les opérateurs de télécommunications et les organismes gouvernementaux appropriés, pour discuter de la situation de l'Afrique dans ce domaine et par rapport aux autres régions du monde, afin de proposer un plan d'action pour le futur. A cet égard, il est heureux de constater que les 200 participants à cette réunion viennent d'horizons professionnels divers et dotés de compétences variées, ce qui augure bien des résultats de vos travaux.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Il n'est pas inutile, même devant une telle audience d'experts hautement qualifiés, de souligner que la télématique, qui est un mariage entre l'ordinateur et les moyens de télécommunications, a permis pendant ces dernières années de renforcer les échanges d'information, particulièrement entre les pays du nord. Cette évolution s'est manifestée essentiellement par la multiplication de réseaux, dont le plus important est le réseau INTERNET considéré comme "la mère des réseaux" et qui dispose actuellement de plus de 30 millions d'utilisateurs dans plus de 100 pays dont la majorité se trouve dans les pays développés, et seulement quatre en Afrique.

L'Afrique est relativement peu présente parmi les utilisateurs de réseaux et en particulier d'INTERNET, dont l'importance a été soulignée à la Conférence mondiale sur le Développement des Télécommunications, tenue en Argentine en 1994. Beaucoup de pays africains ne disposent en effet pas d'infrastructures de télécommunications viables. En particulier, dans beaucoup de pays, les systèmes de télécommunications ne sont pas en mesure d'assurer un transport optimal et efficace des données et des images. Ce manque notoire de moyens de communications appropriés est, dans une large mesure, dû à l'insuffisance des politiques nationales d'information et le faible niveau de la technologie d'information utilisée. L'information étant devenue l'un des préalables au développement, la situation actuelle de l'Afrique pourrait se creuser davantage vu le retard qu'elle accuse par rapport à d'autres régions. Il est donc important pour les pays africains, avec le soutien des sources de financement bilatérales et multilatérales, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales et du secteur privé, de mettre tout en oeuvre pour permettre à l'Afrique d'avoir accès à l'autoroute de l'information et de pouvoir l'utiliser efficacement. Ceci permettrait, entre autres, l'utilisation de centres de documentation, bibliothèques, bases et banques de données, institutions d'enseignement, hôpitaux, institutions gouvernementales et entreprises privées, à travers le monde. La mise en place et l'utilisation des moyens télématiques est considérée comme une condition sine qua non pour le développement économique, scientifique et social.

Le rôle de l'information dans le processus du développement de l'Afrique devient particulièrement crucial lorsqu'on le place dans le contexte des efforts en cours pour promouvoir la coopération économique sous-régionale et régionale, en vue de la création de la communauté économique africaine. Ces efforts ne pourront porter leurs fruits que lorsque tous les acteurs économiques, dans les secteurs public et privé, auront accès à l'information nécessaire à la prise de décisions appropriées. Une approche dynamique au partage de l'information peut contribuer à relancer le développement de l'Afrique, en particulier par le biais d'une stratégie mettant l'accent sur l'utilisation des réseaux et l'intégration économique.

Un autre aspect, non moins important pour le développement de l'Afrique, est le fait que, de par sa faiblesse dans le domaine de l'information, elle n'est pas en mesure de contrôler les réseaux d'informations financières et commerciales, dont l'importance n'échappe à personne, surtout après les Accords d'Uruguay Round et la création de l'Organisation mondiale du Commerce. En effet, de plus en plus, le commerce mondial et les transactions financières se font par voie de réseaux électroniques permettant le transfert et les échanges de données entre les pays, et d'un continent à un autre.

Mais il ne s'agit pas, pour l'Afrique de dresser des remparts au moyen de lois et règlements, et de considérer la télématique comme un moyen d'exploitation par l'extérieur des données économiques, scientifique et technologiques. Bien au contraire, l'Afrique doit s'efforcer de devenir un partenaire actif dans la révolution de l'information où les moyens requis sont à sa portée de nos pays. Au delà des problèmes techniques et financiers, il y a lieu de souligner avec force que le développement des systèmes d'information est essentiellement d'ordre politique et organisationnel. Par exemple, avec des moyens limités, les chercheurs et les entreprises privées, avec un appui extérieur, sont à la base du développement des réseaux dans un grand nombre d'Etats membres.

Excellencies,
Distinguished participants,
Ladies and Gentlemen

The Economic Commission for Africa is proud to have contributed to a certain extent to the development of information networks in Africa, especially in countries where such efforts were made, as I just indicated. Indeed, the Commission has played a major role in strengthening information resources and building capabilities in individual countries, regional institutions and the private sector, both by providing the needed information support, and by developing standards and viable information systems.

Starting from 1989, and in collaboration with IDRC, ECA embarked on the development of the telematics infrastructure for African countries in the framework of two projects entitled "Computer Mediated Communications in Africa" and "Capacity Building for Electronic Communication in Africa (CABECA)", respectively. The first project enabled the testing of telecommunications facilities for information exchange in Africa with a view to identifying strengths and weaknesses. Thereafter, the second project was aimed at building African capacities in computer networking, through training of systems operators who will then offer continuing support to users, thus ensuring sustainable nodes connected to international networks. Through these two projects, ECA has been able to establish and strengthen nodes based on low-cost technology, such as FIDO and UUCP, in 21 African countries connected through GreenNet in London, thus enabling sustained information exchange among them and with the outside world. The ultimate objective of these efforts, however, is to provide full INTERNET connectivity to African countries, so that they can have the same access to information that most of the rest of the world now enjoys.

In our effort to strengthen existing telematics networks and create new ones in order to build a solid telematics base in Africa, and as the regional arm of the United Nations, we have encouraged cooperation among the various agencies promoting telematics in Africa. In this regard, ECA is collaborating actively with other United Nations agencies, multilateral, intergovernmental and non- governmental organizations in the development of the African information sector, including IDRC, ORSTOM, UNESCO, UNDP, World Bank and HEALTHNET. I am confident that this Symposium will come up with concrete measures to strengthen coordination, standardization and harmonization of information systems and networks in Africa, taking into account the mandate of ECA and the role the Commission has played and which I have briefly outlined. This would avoid duplication of efforts and waste of resources.

Coordination could be further strengthened by the involvement of policy-makers. In this regard, consideration could be given to the setting up at ministerial level of a High Level Group on Communications Technologies in Africa.

This High Level Group could provide their recommendations to the UNECA Conference of African Ministers responsible for economic and social development and planning and to the OAU Summit of African Heads of State for review and endorsement. This would enable African countries to take fully into account the new information technologies. It would also contribute to accelerating the economic integration process in Africa so that the region could enter the new information society as a major economic partner.

I wish you a successful Symposium.

Thank you.


Editor: Dr. Ali B. Ali-Dinar, Ph.D.
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