UNIVERSITY OF PENNSYLVANIA - AFRICAN STUDIES CENTER

L'impact Des Technologies De L'information Sur Le Développement Économique Et Social


I. INTRODUCTION

II. EVOLUTION DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION

2.1. LES TELECOMMUNICATIONS

2.1.1. Les Infrastructures

2.1.2. Les services

2.1.3. La Réglementation

2.1.4. Les relations internationales

2.1.5. Forces et faiblesses

2.2. L'INFORMATIQUE

2.2.1. Les Structures d'informatisation

2.2.1.1. Structure de coordination et de promotion

2.2.1.2. Structures de formation-recherche

2.2.1.3. Centres de traitement ou centres ordinateurs

2.2.1.4. Les fournisseurs d'équipements informatiques

2.2.1.5. Les sociétés de services et de conseil en informatique

2.2.1.6. Les Associations et clubs informatiques

2.2.2. Diagnostique (forces et faiblesses du secteur)

III. LES CONVERGENGES

3.1. Les Services à valeur ajoutée (Vidéotex, Infotel, Vocal etc...)

3.2. Internet au Sénégal

3.2.1. Description du réseau local

3.2.2. Les fournisseurs de services

IV. NIVEAU DE SENSIBILISATION DES DECIDEURS ET UTILISATEURS

V. LES PROJETS EN COURS

5.1. Les projets nationaux

5.1.1. RNIST

5.1.2. PIISE

5.1.3. VOIX ET DONNEES

5.1.4. ETAT-CIVIL

5.1.5. CADASTRE FISCAL

5.1.6. VALORISATION DU PATRIMOINE CULTUREL

5.1.7. URID

5.2. Les projets en coopération

5.2.1. RINAF

5.2.2. SITTDEC

5.2.3. INFOTERRA

5.2.4. PADIS

5.2.5. RéSEAU ISLAMIQUE (OCI)

5.3. PROMOTION DES SERVICES NOUVEAUX

5.3.1. LE GATEWAY

5.3.2. LE TECHNOPOLE

VI. LES BESOINS ET OPPORTUNITES

- Les Nouveaux services (EDI, RNIS, Multimédia)

VII. CONCLUSION

INTRODUCTION

l'évolution des technologies de l'information et de la communication a connu, ces dernières années, du fait de la révolution du numérique, une accélération sans précédent commandée par les convergences de plus en plus étroite entre l'informatique et les télécommunications:

- d'une part, les services offerts par les opérateurs de télécommunication font de plus en plus appel aux technologies de l'informatique;

- d'autre part, l'informatique, tenue d'incorporer le coût des transmissions dans la facturation de ses propres services, réclame de garder la maîtrise de ces coûts, jusqu'ici laissée à la discrétion des opérateurs de télécommunication.

L'intérêt de la nouvelle architecture >>client-serveur >>, génératrice de réseaux, voie d'avenir toute tracée pour l'industrie informatique, conforte la demande de libéralisation des transmissions. Or le secteur des télécommunications ne répond à cette demande que partiellement, par des solutions jugées souvent trop rigides et trop coûteuses.

Le cadre économique mondial, où l'informatique représente un marché double de celui des télécommunications, voit une certaine stagnation de l'informatique, alors que les télécommunications paraissent en expansion. Mais cette expansion n'est vraie que dans les secteurs de pointe, là justement où se rencontrent télécommunications et informatique. De vastes mouvements économiques illustrent cette rencontre:

- les opérateurs de télécommunications s'unissent entre eux pour se renforcer;

- les opérateurs industriels de télécommunications s'allient à des fournisseurs informatiques afin de développer leurs compétences et donc leur agressivité économique;

Cependant, comme le prouve entre autres une étude entreprise par l'UNESCO, il est impératif pour le développement que ces tarifs fassent l'objet, dans leurs structures et dans leurs montants, de révisions de fond.

Soucieux de ces enjeux, le Sénégal a entrepris:

- de valoriser les atouts géostratégiques, humains, techniques, dont il dispose déjà;

- d'engager une politique volontariste de réforme des tarifs, de la réglementation, des conditions d'exploitation des télécommunications, spécialement au niveau international;

- d'envisager un effort de formation universitaire ou post-universitaire, dans les domaines conjoints aux deux secteurs;

- d'adopter une politique d'ouverture contrôlée aux opérateurs sénégalais ou étrangers, qui manifestent le désir d'exploiter sur le territoire national le large éventail des techniques nouvelles;

- d'accélérer la mise en oeuvre de projets déjà en chantier, et d'en concevoir de nouveaux.

II. EVOLUTION DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION

2.1. LES TELECOMMUNICATIONS

En créant la Société Nationale des Télécommunications (SONATEL) en octobre 1985, le Sénégal avait une vision prospective alors difficile mais devenue une évidence avec le temps, en séparant la gestion de la poste de celle des télécommunications par la fusion de deux structures: TELESENEGAL chargé des télécommunications internationales, et la Direction des Télécommunications de l'Office des Postes et des Télécommunications (OPT) ayant la responsabilité du réseau de télécommunications nationales.

Les objectifs visés à travers ce changement structurel par le gouvernement du Sénégal étaient:

- d'étendre et de moderniser le réseau de télécommunications;

- d'améliorer la qualité des services offerts aux usagers;

- de minimiser le coût des services de télécommunications;

- de donner un accès facile au téléphone à tous les sénégalais.

Une décennie après, une évaluation de la SONATEL conduit à un bilan qui dépasse largement les objectifs poursuivis tant sur le plan économique, social que technique.

Mais en même temps, se dressent à l'horizon des perspectives qui en appellent encore à l'esprit d'anticipation afin de garantir la pérennité et le développement de nos acquis dans le secteur des télécommunications.

2.1.1. Evolution du secteur de 1985 à 1995

Le secteur des télécommunications a connu au Sénégal un développement exceptionnel durant cette dernière décennie malgré un environnement économique et social défavorable.

Les principaux aspects de cette forte croissance se présentent ainsi:

- une amélioration quantitative et qualitative de l'offre de services de télécommunications;

- des résultats financiers satisfaisants.

a) Une amélioration qualitative et quantitative de l'offre

Trois politiques convergentes ont été développées par le biais des plans d'entreprise et programmes d'investissement qui ont permis:

- la modernisation du réseau;

- l'accroissement de l'offre;

- l'amélioration de la qualité de service.

b) Un réseau fortement modernisé

Les taux de numérisation des infrastructures à hauteur de 76,1% en juillet 1995 font du réseau du Sénégal l'un des plus performants d'Afrique.

Cette modernisation s'est traduite par:

- la numérisation des centraux de commutation de neuf des dix régions du Sénégal;

- la numérisation de la plupart des artères de transmission: plus de 2000 km de fibre optique ont été installés dans l'axe Nord;

- la numérisation du réseau internationale: deux centres de transit international sont concernés ainsi que certaines liaisons internationales, pour améliorer l'efficacité des communications internationales.

c) Un accroissement considérable de l'offre

- l'extension des réseaux de toutes les régions du Sénégal a permis de multiplier le parc téléphonique par 3,5 passant de 22163 LP en 1985 à 80173 LP en octobre 1995. Parallèlement le parc téléphonique est passée de 0,37 à 0,95 LP pour 100 habitants.

- Mise en place, en 1988, d'un réseau de transmission de données par paquets: SENPAC qui offre aux entreprises l'accès aux banques de données et l'interconnexion aux réseaux étrangers.

- Mise en service d'un réseau de téléphonie cellulaire; MERCURE

- Libéralisation de l'exploitation des télécentres (2000 télécentres privés sont en service dans toutes les régions du Sénégal) qui ont rendu plus facile l'accès au téléphone et permis en même temps la création de 4000 emplois.

- Mise en service du réseau VIDEOTEL qui permet aux clients disposant d'un Minitel d'accéder à l'Annuaire électronique des abonnés ainsi qu'à des serveurs d'informations professionnelles, scientifiques, etc...

- Mise en service, en novembre 1995, du réseau INFOTEL qui permet l'accès des serveurs vocaux.

d) Une amélioration significative de la qualité de service

Les investissements de renouvellement et de modernisation réalisés mais aussi la compétence du personnel ont permis d'améliorer de manière significative la qualité de service technique.

- En 1987 le taux de signalisation des dérangements téléphoniques s'élevait à 132,2%, soit une ligne en état de dérangement tous les 9 mois; alors qu'aujourd'hui, le même taux est à 39,56%, soit un dérangement tous les 2 ans et demi.

- En 1987, les taux d'efficacité dans les tentatives de communications en local ou sur l'interurbain s'appréciaient respectivement à 34,7% et 28,5%. Ces deux indicateurs ont été améliorés respectivement à hauteur de 58,90% et 45,14% en 1995.

2.1.2. Les Infrastructures

Le réseau de télécommunication du Sénégal a connu, de 1985 à 1995, un développement important.

De technologie entièrement analogique, il est aujourd'hui numérique à près de 80%.

Les équipements de transmission par câbles métalliques enterrés ou autoportés ont été tous remplacés par des faisceaux hertziens puis par des fibres optiques. Ces équipements sont aujourd'hui numériques à 69% et le seront à 100% avant la fin de la décennie.

Les équipements de commutation sont quant à eux numériques à 92% et le seront à 100% en 1997.

Le caractère le plus marquant de l'évolution du réseau de télécommunication du Sénégal demeure, cependant, l'extension importante de sa capacité téléphonique. Celle-ci est passée de 30080 en 1985 à 105180 équipements en 1994, soit une croissance de 250% en 10 ans.

Le taux de satisfaction de la demande est passé de 72% en 1986 à 88% en 1994, malgré l'explosion de la demande.

La SONATEL expérimente la sous-traitance du raccordement d'abonnés aux entreprises privées sénégalaises pour accroître sa capacité de prise en charge de nouveaux abonnés.

La mise en place d'un réseau pilote de distribution << sans fil >> est envisagée au courant de cette année 1996. Il facilitera la connexion de nouveaux abonnés au réseau.

2.1.1.1. Le réseau national

- Centre de Transit international: en 1976 avec 452 circuits internationaux

- Projet de câble sous-marins ANTINEA-FRATERNITE: en 1978, interconnexion Afrique de l'Ouest-Afrique du Nord-Europe: 640 et 480 circuits internationaux

- Projet Dakar-Axe Nord: en 1981

. Automatisation des régions de St-Louis et Louga: 8 centraux automatiques

. Modernisation et extension du réseau de Dakar: centre urbain DKM3 et CTN

. Passage du numérotage de 5 à 6 chiffres

. Transmission interurbaine par FH sur Dakar-Thiès et Thiès-Louga-St Louis-Matam.

- Projet PANAFTEL-ACDI en 1981

. Transmission interurbaine par FH sur Kaolack-Tambacounda-Kidira vers le Mali.

- Projet de Câbles sous-marins ATLANTIS en 1982 avec l'interconnexion Afrique-Amérique du Sud-Europe 1380 et 2580 circuits internationaux.

- Projet << 19 SR >> du réseau de lignes de Dakar: 5 152 PRT et 28 112 PD

- Projet Panaftel-CEDEAO (INTELCOM I - B) en 1987

- Projet ZKT en 1988

. Automatisation des régions de Zinguinchor, Kolda et Tamba: 9 centraux temporels

- projet PNAM: Plan National d'Amélioration

- Projet TFK: en 1991 avec la modernisation et l'automatisation du réseau de télécommunications dans les régions de Thiès, Fatick et Kaolack, avec 2 centraux temporels.

- Dakar-Axe Nord en fibre optique en 1992

- Projet Axe Nord 2 en 1992, avec la modernisation du réseau de télécommunications dans les régions de St-Louis et Louga.

2.1.1.2. Réseau International

L'intégration du réseau national au réseau mondial est réalisé grâce à un centre de transit de 787 circuits internationaux, connecté à divers systèmes de transmission:

* systèmes terrestres de FH sur le réseau PANAFTEL vers les pays de la sous-région

* systèmes par câbles sous-marins vers trois directions

- L'Afrique du Nord et l'Europe

- L'Amérique du Sud

- La Côte d'Ivoire et le Nigeria

* système par satellite via une station terrienne de standard A pour l'accès au reste du monde.

2.1.1.3. Les réseaux spéciaux

Outre le réseau téléphonique, la SONATEL exploite divers autres réseaux

2.1.1.3.1. Télex et Télégraphie

La vitesse de transmission très lente qui caractérise ces réseaux sont à la base d'importantes migrations qui se sont opérées en l'espace de 10 ans vers des réseaux plus rapides et moins complexes à exploiter.

De 870 terminaux en 1985, le parc télex est monté à 1045 équipements en 1988 avant d'amorcer une décroissance forte qui l'a porté à 685 équipements en 1994, soit une baisse de 34% en cinq ans.

2.1.1.3.2. Le réseau de communication de données par paquets

Depuis 1988, le Sénégal s'est doté d'un réseau de communication de données par paquets dénommé << SENPAC >>, construits autour d'un commutateur avec 3 unités de raccordements distantes implantées à Yoff, Thiaroye et Thiès.

Cet équipement permet d'offrir un service public de communications de données par accès direct ou via le réseau téléphonique commuté.

Les raccordements sont permis via 332 portes et l'accès au service international de communications de données est offert.

Ce réseau est un instrument important pour l'Administration et pour les entreprises. Il a, pendant longtemps, constitué au Sénégal (comme dans le reste du monde) le lien privilégié pour les communications entre ordinateurs.

Cependant, le développement rapide et massif de l'utilisation des réseaux locaux d'ordinateurs d'entreprise et le besoin croissant de leur interconnexion appellent des débits supérieurs aux 64 kb/s qu'autorisait ce réseau dans sa conception initiale.

La nécessité de passer à d'autres solutions se fait jour, car SENPAC ne permet pas aujourd'hui une interconnexion performante de réseaux locaux.

La SONATEL a pris l'option de porter SENPAC à son débit maximal en attendant (vers l'an 2000) que la normalisation des systèmes à large bande soit stable.

2.1.1.1.3. Réseau de téléphonie cellulaire

Le réseau cellulaire de type RADIOCOM 2000, de technologie analogique, est installé au Sénégal en 1993 en attendant la maturation des systèmes numériques. Il n'est pas promu à un grand avenir, car la téléphonie cellulaire numérique GSM est en cours de mise en oeuvre par la SONATEL, en collaboration avec SIEMENS. La mise en service devrait intervenir vers septembre 1996.

De façon générale, le système cellulaire est vu comme étant un système de distribution sans fil pour le raccordement de postes au réseau téléphonique général. Il constitue à ce titre une alternative au système filaire.

2.1.1.1.4. Messagerie X.400

Le réseau X.400 est un support de messagerie qui intègre des fonctions telles que l'Echange de Données Informatisées (EDI) qui, associé à un protocole du type EDIFACT, permet un gain de productivité notable dans les échanges nationaux et internationaux. La mise en place du réseau X.400 est prévue en 1996.

2.1.1.1.5. VSAT

Il n'existe pas de réseau VSAT (petite antennes de télécommunications par satellite) au Sénégal.

A ce propos, la SONATEL a décidé de traiter cette question en deux étapes:

- s'allier à un opérateur de VSAT exploitant déjà un réseau international et lui offrir les prestations locales au profit des abonnés;

- mettre en place son propre réseau lorsque le marché (sous-régional) le justifiera.

2.1.1.1.6. RNIS

Le Réseau Numérique à Intégration de Service (RNIS) est en phase expérimentale. Son utilisation rationnelle ouvre des possibilités pour les entreprises et les prestataires de services à valeur ajoutée. Il sera disponible au courant de 1996 dans les régions de Dakar, Thiès, Kaolack, Louga, St-Louis et Fatick.

2.1.1.1.7. Réseau intelligent

Dans un environnement concurrentiel, la disponibilité rapide de nouveaux services est un gage de compétitivité.

La mise en oeuvre du réseau intelligent en 1997 permettra non seulement à la SONATEL, mais aussi aux prestataires de services à valeur ajoutée d'être plus performants.

2.1.2. LES SERVICES

2.1.2.1. Services de base

Les services de base sont les services entrant dans l'une au moins des catégories suivantes:

a) services accessibles au grand public et contribuant à la mission de service public;

b) services support dont l'offre est indissociable du réseau permettant d'offrir les services << grand public >>;

c) services dont l'offre concurrente nuirait au développement des services << grand public >>;

d) services dont le contrôle par la puissance publique est nécessaire pour l'atteinte de ses objectifs stratégiques (économiques, sociaux, sécuritaires, etc...)

2.1.2.1.1. Téléphone urbain

L'Etat et les entreprises étaient, en 1985, les principaux consommateurs de téléphone du Sénégal.

Depuis quelques années, les ménages urbains, par leur nombre, ont pris une part prépondérante. Leur consommation moyenne baisse cependant, de sorte que la rentabilité marginale des nouveaux abonnés baisse régulièrement.

De surcroît, le taux de résiliation cumulé des nouveaux abonnés est de près de 20% sur deux ans.

2.1.2.1.2. Téléphone rurale

La téléphonie rurale s'est considérablement améliorée en qualité comme en quantité durant ces dix dernières années.

D'un service d'appoint aux prestations postales là où elles existaient, elle est devenue l'objet d'une demande autonome.

L'introduction des << pointphones >> en guise de cabines d'intérêt local autogérées accroît la demande.

Le phénomène d'aspiration qui provient de la forte émigration et de l'exode des populations rurales masculines est aussi un facteur de cette demande.

En outre, la SONATEL a régulièrement consacré plus de 6% de ses investissements aux télécommunications rurales, en respect aux dispositions du contrat-plan qui le lie à l'Etat. Sur un total de 11 000 villages que compte le Sénégal environ 230 localités rurales dont 146 chefs lieux de communautés rurales sont ainsi raccordés au réseau téléphonique. A l'horizon 2000, tous les chefs lieux de communautés rurales seront raccordés. Cependant, compte tenu de la rentabilité très faible des investissements téléphoniques en milieu rural, la problématique d'une large couverture du monde rural reste posé.

2.1.2.1.3. Téléphonie mobile

La mobilité est offerte par la SONATEL grâce à son téléphone cellulaire analogique.

Le prix des terminaux, tel que pratiqué par les sociétés agréées semble dissuasif pour les candidats potentiels à l'abonnement.

Malgré l'existence du besoin, le service compte très peu d'adhérents.

L'offre de mobilité par le GSM (prévue en 1996), si elle n'était pas accompagnée d'une politique de terminaux, pourrait connaître le même sort.

Dans les pays où le besoin de base en lignes téléphoniques principales est satisfait, les nouveaux abonnements portent, pour une large part, sur les téléphones cellulaires portatifs.

2.1.2.1.4. Liaisons spécialisées à bas débit

Les liaisons spécialisées à bas débit sont un service support depuis longtemps disponible au Sénégal.

Il existe encore des liaisons spécialisées télégraphiques (50 bauds) pour les agences de presse, ainsi que des liaisons spécialisées téléphoniques véhiculant de la voix ou des données (jusqu'à 9600 BPS)

C'est l'infrastructure de base du réseau qui permet d'offrir ce service.

La numérisation des supports et la baisse des prix de l'infrastructure de télécommunication portent cependant à penser que l'évolution vers des débits d'au moins 64 kbps.

2.1.2.1.5. Liaisons spécialisées à haut débit

L'offre de liaisons spécialisées à haut débit est facilitée par deux phénomènes:

a) la numérisation du réseau mondial et la baisse des prix de l'infrastructure;

b) l'émergence d'une offre parallèle grâce aux opérateurs de réseaux VSAT là où cela est possible.

Cette offre est sous-tendue par la globalisation du marché des grandes sociétés multinationales qui semblent avoir opté pour le << one stop shopping >>.

Ces liaisons ne sont pas encore offertes au Sénégal. Les prémices constatées ces derniers mois permettent cependant de penser qu'elles pourraient l'être bientôt.

Leur effet tendrait à faire baisser le chiffre d'affaires de la SONATEL, qui offrent cependant à la Radio Télévision du Sénégal (RTS) des liaisons à 34 Mbps pour le transport du signal de télévision.

2.1.2.2. Services améliorés

Les services améliorés sont un domaine d'activité très large s'appuyant sur les réseaux existants et les services de base.

Moyennant peu d'investissements matériels, ils permettent, de façon séparée, d'offrir >>un plus >> aux clients des services de base.

On les classe comme suit:

a) les services à valeur ajoutée dont l'offre se fonde sur une activité << vivante >> soit par la présence humaine soit par des traitements complexes en machine;

b) les services d'information dont l'offre plus << froide >> ne requiert que des ordinateurs gérant des bases de données auxquelles il est donné accès de façon interactive.

Au Sénégal, l'offre de service amélioré est libre.

2.1.2.3. Services à valeur ajoutée

2.1.2.3.1. Télécentres

La SONATEL accepte, depuis 1992, l'exploitation à travers son réseau de télécentres privés.

Ce service très apprécié est bénéfique pour les acteurs que sont les exploitants, les clients, la SONATEL et l'Etat.

Les télécentres sont nés des initiatives de la SONATEL de faciliter l'accès au téléphone au grand public qui, dans le cadre de leurs activités quotidienne, en éprouvaient grandement le besoin.

Des règles précises, établies par la SONATEL, réglementaient l'ouverture de ces télécentres jusqu'en 1994.

Depuis 1995, les télécentres ont été libéralisés; toute personne peut être propriétaire d'un télécentre à la seule condition de verser un abonnement fixé à 250 000 fcfa par ligne et posséder une carte de commerçant.

Certains télécentres sont récemment équipés de Minitels fournis gratuitement par la SONATEL pour permettre au grand public d'accéder aux serveurs vidéotex mis en service à cet effet par la SONATEL et les sociétés de services informatiques.

Actuellement, on dénombre, au Sénégal, plus de 2000 télécentres dont environ 1200 sont localisés dans la région de Dakar.

Les télécentres ont généré plus de 4000 emplois, ce qui constitue une performance qu'il convient d'encourager.

2.1.2.3.2. Téléservices

Les téléservices sont pour ainsi dire inexistants au Sénégal; c'est pourtant le secteur où les initiatives privées peuvent le mieux s'exprimer, la principale ressource nécessaire étant la << matière grise >>.

Parmi les catégories de téléservices, on peut citer:

- les téléservices fonctionnels: télé-secrétariat, télé-saisie, télé-traduction, etc...

- la Téléinformatique: télé-ingénierie, télé-assistance, télé-développement logiciel, télé-installation, télémaintenance, etc...

- télégestion d'infrastructure: télésurveillance sécuritaire, télésurveillance des réseaux de transport, télé-relevé, etc...

2.1.2.4. Services d'information

Avec l'introduction des fonctions << kiosque >>, la SONATEL a mis en place les bases nécessaires pour une offre simple de services d'information.

2.1.2.4.1. Vidéotel

Vidéotel (ou vidéotex) permet l'imputation du prix de la consultation d'une base d'informations au format vidéotex au compteur téléphonique du demandeur et de reverser plus tard le montant correspondant au producteur.

Treize (13) serveurs ont été mis en place depuis 1994 (voir annexe)

L'alternative qu'Internet constitue par rapport au vidéotex ne fait cependant pas entrevoir un développement futur de ce service.

2.1.2.4.2. Infotel

Infotel (ou kiosque vocal) fonctionne sur le même principe que le vidéotex, avec des informations vocales. Huit (8) serveurs ont été mis en place en 1995. (voir liste en annexe)

2.1.2.5. Autres services

2.1.2.5.1. Télégraphie

Le service télégraphique connaît depuis une dizaine d'années une baisse régulière de son activité.

C'est un service à forte utilisation de ressources humaines. Sa modernisation dans le cadre du projet commutation de message (X.400) est prévue en 1996.

2.1.2.5.2. Radioélectricité privée

Le service aux permissionnaires reste une activité importante en raison de l'utilisation du spectre de fréquence. Elle ne saurait se faire en dehors du contrôle de la puissance publique.

La banalisation du poste portatif du réseau cellulaire devrait cependant en réduire la diffusion.

2.1.2.5.3. Service radio-maritime

Naguère essentiel pour le trafic maritime et la sauvegarde de la vie en mer, ce service est sérieusement concurrencé par l'embarquement de terminaux Inmarsat.

Il s'avère difficile de trouver le financement extérieur nécessaire à sa rénovation; il n'est plus considéré comme prioritaire.

2.1.2.5.4. Services de presse

Abritant le siège de l'Agence Panafricaine d'information (PANA), le Sénégal offre des prestations d'émission/réception des informations de celle-ci entre Dakar et les pôles régionaux.

Cette activité est largement déficitaire et s'appuie sur une infrastructure obsolescente.

La PANA envisage d'exploiter pour ses besoins propres un réseau d'antennes satellite en remplacement de ces prestations.

Par ailleurs, le Sénégal assure des prestations au profit des journalistes et homme de presse en application des conventions internationales qui en codifient la pratique.

L'évolution de la téléphonie cellulaire (terrestre ou par satellite) pourrait rendre à terme ce service inutile.

2.1.2.5.5. Radio messagerie unilatérale

La radio messagerie unilatérale n'est pas opéré par la SONATEL. Elle fait partie des services déjà placés sous concurrence réglementée.

Le service semble donner satisfaction et intéresse de plus en plus d'opérateurs économiques.

2.1.2.5.6. Offre d'accès à Internet

L'offre commerciale d'accès à Internet est disponible depuis Mars 1996, avec une période d'expérimentation de trois mois.

Ce service qui est à ses début au Sénégal, suscite un intérêt réel auprès des utilisateurs qui se connectent massivement.

2.1.3. Réglementation des télécommunications

Les télécommunications occupent une position stratégique dans l'économie, la défense et la sécurité d'un pays. Son développement a un effet multiplicateur dans presque tous les secteurs et se révèle aujourd'hui comme un facteur clé de succès dans beaucoup de domaines.

Son rôle de plus en plus important dans la mondialisation de l'économie a amené le Sénégal à entreprendre, en 1985, une première réforme institutionnelle s'appuyant sur la loi 72-39 du 26 mai 1972 qui réglementait les télécommunications.

Cette réforme avait abouti à la séparation nette entre la Poste et les télécommunications et la création d'une société nationale dénommée "SONATEL" chargée de l'exploitation et de la réglementation en matière de télécommunications. .

Les principaux objectifs visés à travers cette réforme étaient les suivants :

- améliorer les services offerts aux usagers par la mise en oeuvre d'un programme d'urgence et de rattrapage du réseau national des télécommunications

- accroître la densité téléphonique qui était relativement basse (5 lignes pour 1000 habitants)

L'évaluation de cette première réforme a permis de constater les résultats suivants :

- Un triplement du parc des lignes téléphoniques (de 23 000 lignes en 1985, le parc passe à 72 000 lignes en 1995)

- Une amélioration nette de la qualité de service

- Une croissance régulière du chiffre d'affaires et du résultat d'exploitation de la SONATEL

Il convient à cet égard de noter qu'entre 1985 et 1996, la SONATEL a porté son capital nominal de 3 milliards à 50 milliards, ce qui le place à la tête des sociétés nationales les plus rentables du Sénégal. Toutefois, cette capacité financière de la SONATEL s'est construite au détriment d'une industrie de services inexistante à part quelques velléités observées dans le domaine du kiosque vidéotex. Cela tient essentiellement du fait que la SONATEL était beaucoup plus préoccupée par son chiffre d'affaires que sur la capacité à promouvoir l'initiative privée.

Dix (10) ans après cette réforme, force a été de constater que l'environnement national et international dans le secteur a considérablement changé.

L'analyse du contexte international révèle que le monde vit actuellement sa troisième révolution : celle de l'information caractérisée par la fusion des technologies de l'informatique, des télécommunications et des médias.

Ce nouveau pouvoir d'information modèle une nouvelle architecture avec de nouvelles cultures, de nouveaux marchés, de nouveaux acteurs et de nouvelles structures organisationnelles.

Il s'y ajoute que la densité téléphonique du Sénégal (8 lignes pour 1000 habitants) reste relativement faible et la demande élevée par rapport à l'offre.

L'analyse de ce nouvel environnement a amené le Gouvernement à entreprendre la mise en oeuvre d'une seconde réforme institutionnelle des télécommunications avec les objectifs stratégiques suivants :

- accélérer le développement du secteur des télécommunications en vue d'accroître la contribution du secteur au PIB avec la création d'emplois et de richesses grâce au développement d'initiatives privées ,

- assurer la mission de service public en facilitant l'accès du téléphone en zone rurale,

- promouvoir le développement d'une industrie locale d'équipements de télécommunications,

- continuer à garantir la disponibilité au Sénégal d'un réseau de télécommunication fiable ouvert, sur le monde connecté aux autoroutes de l'information et prenant en compte au plus haut point tous les aspects liés à la sécurité et à la protection des communications de l'Etat, et de la défense nationale.

Cela s'est traduit en 1994 par la création de la Direction des Etudes et de la Réglementation des Postes et des Télécommunications chargée, de la définition des politiques de réglementation et du suivi des opérateurs de télécommunication. Il convient de noter que jusqu'à la création de cette direction c'est la SONATEL qui assurait les fonctions de réglementation et d'exploitation du réseau, ce qui a constitué un frein au développement des services à haute valeur ajoutée.

Il a été également mis au point deux politiques caractérisées d'une part par une ouverture du capital de la SONATEL pour permettre à celle-ci de s'adapter à un environnement de plus en plus concurrentiel et d'autre part une libéralisation de certains segments du marché des télécommunications.

La nouveau cadre législatif et réglementaire des télécommunications institué en janvier 1996, contrairement à la loi 72-39, établit une nette distinction entre les réseaux et les services.

Il s'articule autour des trois (3) régimes suivants :

1 - Les services et réseaux sous droits exclusifs de l'Etat : il s'agit de l'établissement des réseaux de télécommunications ouverts au public (à l'exception des réseaux radioélectriques), la fourniture du service téléphonique entre points fixes et du service télex.

Ces droits exclusifs peuvent être concédés par l'Etat en tout ou partie à une ou plusieurs personnes physiques ou morales de droit public ou privé.

Cette concession est subordonnée au respect des prescriptions contenues dans un cahier des charges annexé à la convention et approuvé par décret.

2 - Les services et réseaux soumis à une concurrence réglementée : il concerne d'une part les réseaux de radiocommunication ouverts au public (notamment la téléphonie cellulaire, la radio-messagerie unilatérale, les réseaux radio réservés aux données et les télépoints), d'autre part les réseaux indépendants à utilisation privée ou partagée par un groupe fermé d'utilisateurs (faisceaux hertziens, services mobiles par satellites, réseaux radioélectriques indépendants, réseaux radioélectriques à ressources partagées).

3 - Les services et réseaux ouverts à la concurrence : Elle s'applique tout le reste, en particulier les services à haute valeur ajoutée.

Sous réserve également de la conformité des installations radioélectriques, peuvent être établis librement :

- les réseaux internes

- les réseaux indépendants autres que radioélectriques dont les points de terminaison sont distants de moins de 300 mètres et dont les liaisons ont une capacité inférieure à 2,1 mégabits par seconde

- les installations radioélectriques exclusivement composées d'appareils de faible puissance et de faible portée dont les catégories sont déterminées par arrêté conjoint des Ministres Chargés des Forces Armées, de l'Intérieur et des Télécommunications.

Il convient de noter que les opérateurs seront exclusivement chargés de l'établissement et de l'exploitation des réseaux et services.

La Direction des Etudes et de la Réglementation de la Poste et des Télécommunications, instituée par décret 94-816 du 5 Septembre 1996, va assurer l'élaboration des politiques relative à la réglementation des Télécommunications ainsi que la politique générale de gestion des réseaux de Télécommunications; la SONATEL devant restreindre ses missions à celles d'un opérateur investi de la mission de préserver les intérêts stratégiques de l'Etat.

Dès lors, la Direction des Etudes et de la Réglementation est chargée :

- de réaliser les études préalables à la définition desdites politiques, notamment celles relatives à la préservation des intérêts stratégiques de l'Etat et à la promotion de l'initiative privée,

- de créer et d'entretenir les conditions d'une concurrence dynamique et loyale, avec la prérogative de fixer les prix;

- d'assurer le suivi économique des opérateurs et de veiller au respect des missions de service public par ceux-ci,

- d'assurer la promotion du secteur et la veille technologique.

Le règlement des litiges sera toujours exercé par une structure interministérielle, le Comité de Coordination des Télécommunications présidée par le Secrétaire Général des Services Présidentiels; eu égard au caractère interministériel de cette structure.

S'agissant de la privatisation de la SONATEL, elle répond aux objectifs suivants :

- permettre à la SONATEL d'être pérenne dans un environnement concurrentiel dont les règles sont désormais clairement définies,

- répondre de manière permanente aux besoins en télécommunications par un téléphone populaire et bon marché,

- assurer de manière permanente le service public des télécommunications,

- Gagner des parts de marché au niveau sous-régional.

L'ouverture du capital de la SONATEL devrait intervenir dans le courant de l'année 1996. l'Etat détiendra au moins 33% du capital, les autres actionnaires étant constitués des privés nationaux, les petits épargnants, le personnel de la SONATEL, un opérateur public africain et un partenaire stratégique.

2.1.4. Les relations internationales

2.1.4.1. Projets communautaires

2.1.4.1.1. Mise en place du câble sous-marin de l'Afrique de l'ouest

Un protocole d'accord pour la mise en place d'un câble sous-marin à fibre optique intéressant le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Liberia, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo a été signé à Dakar, le 12 Avril 1995, par le Bénin, le Cap-Vert, la Guinée Conakry, la Mauritanie et le Sénégal.

La configuration de base du projet retient des points d'atterrissement à Dakar, Conakry, Abidjan et Lomé.

L'objectif est de faire face à la saturation des câbles sous-marins analogiques posés dans la sous région durant les années 1971/1980.

2.1.4.1.2. Mise en place du câble sous-marin ATLANTIS 2 (CABRAL)

Prévue pour début 1999, la liaison sera prolongée vers l'Europe et l'Amérique du Sud par le câble sous-marin ATLANTIS 2 pour permettre une connexion avec le réseau numérique mondial.

L'accord de principe pour la mise en place d'un câble sous-marin à fibres optiques BRESIL-SENEGAL-ESPAGNE-PORTUGAL a été conclu le 11 Mai 1995 à Dakar par les opérateurs de télécommunications des pays suivants: Argentine, Brésil, Espagne, France, Portugal et Sénégal.

La mise en service d'ATLANTIS 2 prévue en 1999 permettra le remplacement du système analogique ATLANTIS 1 (Brésil-Sénégal-Portugal) posé en 1982.

2.1.4.2. Organisation Régionale Africaine de Télécommunications par Satellite

( RASCOM)

D'un commun accord avec tous les pays africains, la SONATEL participe à ce projet de mise à disposition de moyens satellitaires à l'échelle régionale, dont elle est membre du conseil d'administration depuis 1994.

Avec ces différents projets de numérisation des systèmes satellite et câble sous-marins, la SONATEL se dotera ainsi de moyens performants pour la fourniture de services à travers le Réseau Numérique à Intégration de Services (RNIS) et aussi de permettre aux usagers nationaux d'accéder plus facilement aux Autoroutes de l'information.

Elle aura ainsi la possibilité de jouer un rôle moteur dans les télécommunications en Afrique, particulièrement dans la sous-région, car elle disposera des moyens nécessaires à la réalisations de cette ambition, renforcés par sa position géographique qui lui offre, contrairement à la plupart des pays de la sous-région, une grande connexité aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Afrique.

Les dispositions actuelles au niveau des organisations de télécommunications africaines lui confèrent déjà ce rôle car le Sénégal est, avec la Côte-d'Ivoire et le Nigeria, un centre de transit régional pour l'acheminement du trafic intra et extra africain.

Ces projets, associés à ceux qui sont actuellement opérationnels, constituent des exemples d'intégration de réseau à l'échelle sous-régionale. Parmi ces derniers, on peut citer:

- les projets de câble sous-marins avec la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Brésil et le Portugal;

- le réseau PANAFTEL/ACDI entre le Mali, le Burkina, le Niger et le Bénin;

- le réseau INTELCOM 1 phase B Lot 1 entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau;

- le réseau INTELCOM 1 phase B Lot 2 entre le Sénégal et la Guinée Conakry.

2.1.4.2. Projets globaux

Le rayonnement de la SONATEL dans les projets communautaires lui permet d'être présente dans les activités de télécommunications au niveau mondial avec sa participation aux organisations telles que INTELSAT, INMARSAT et ICO GLOBAL COMMUNICATIONS.

2.1.4.2.1. Organisation Internationale des Télécommunications

par Satellite (INTELSAT)

Cette organisation à caractère intergouvernemental regroupe 136 pays et exploite 24 satellite à travers les 4 régions océaniques: l'Atlantique, le Pacifique, l'Indien et l'Atlantique/Pacifique. La SONATEL est utilisateur et investisseur dans l'organisation INTELSAT

La privatisation prochaine de cette organisation permettra certainement de renforcer encore plus les potentialités financières tout en dotant l'organisation d'une structure apte à répondre aux exigences du marché de plus en plus concurrentiel.

2.1.4.2.2. Organisation Internationale des Télécommunications Mobiles

par Satellite (INMARSAT)

Cette organisation intergouvernementale regroupe 75 pays et permet à la SONATEL d'exploiter les systèmes de télécommunications mobiles par satellite.

2.1.4.2.3. Projet de Télécommunication Mobile cellulaire par Satellite

(ICO GLOBAL COMMUNICATIONS)

Ce projet initié en 1995 sera opérationnel en l'an 2000.

Il regroupe une quarantaine de pays et permet, à travers un seul réseau composé d'une douzaine de satellites d'arroser l'ensemble du globe par un système cellulaire. Il sera pour la SONATEL un complément au réseau existant en lui permettant de banaliser entièrement l'accès au réseau mondial, jusqu'au niveau du secteur rural.

Avec la possibilité d'exploiter un noeud d'accès satellite et d'être un fournisseur de service global, la SONATEL jouera un rôle important dans l'exploitation de ce réseau et, en même temps, bénéficiera de beaucoup d'avantages sur les plans technique et économique.

2.1.5. Forces et faiblesses

Les progrès technologiques qui interviennent dans le secteur des télécommunications à un rythme de plus en plus rapide ont bouleversé le cadre d'évolution des opérateurs de télécommunications dans tous les pays du monde.

Afin de se donner les moyens de tirer le meilleur parti de cette situation, le Gouvernement du Sénégal entend mettre en oeuvre deux politiques caractérisées par:

- une ouverture du capital de la SONATEL pour lui permettre de s'adapter à un environnement forcément concurrentiel;

- une libéralisation progressive du marché des services des télécommunications.

Il en découle pour notre pays les lignes de forces mentionnées ci-dessous qui vont caractériser le secteur des télécommunications dans les années à venir.

2.1.5.1. Atouts majeurs pour le développement des services de

télécommunications

2.1.5.1.1. Veille technologique agissante

L'une des forces évidentes du secteur des télécommunications au Sénégal demeure la capacité de l'opérateur national à moderniser le réseau. C'est ainsi que sont en cours de réalisation ou en chantier:

- l'extension et la numérisation du réseau;

- les services du téléphone cellulaire numérique avec la norme GSM;

- les Réseaux Numériques à Intégration de Services (RNIS) qui permettront de véhiculer sur les mêmes supports voix, données et images;

- la messagerie X400 qui assurera un service postal électronique avec toutes les commodités et sécurités nécessaires (boites aux lettres électroniques, accusés de réception, etc...);

- le réseau Internet qui donnera à notre pays une ouverture plus grande sur les autoroutes de l'information;

- les techniques d'optimisation de notre réseau de distribution basée sur les normes WLL ou HDSL qui permettent respectivement de faire des raccordements d'abonnés sans fil ou de réaliser des liaisons spécialisées numériques au moindre coût et sans travaux de génie civil supplémentaires;

- la consolidation de notre position stratégique dans le tracé des liaisons internationales par câbles sous-marins (câbles sous-marins par fibre optique Ouest-Africain et ATLANTIS II);

- notre adhésion à INMARSAT afin d'accéder à divers services de télécommunications mobiles par satellite, etc...

2.1.5.1.2. Un marché porteur

Le marché des télécommunications comporte au Sénégal, aujourd'hui plus encore qu'hier, un véritable gisement de chiffre d'affaires dont une grande part relève d'une clientèle représentée par les organisations internationales et les représentations diplomatiques.

D'abord la clientèle d'affaires mise de plus en plus sur les multiples services offerts, à la fois en tant que facteurs d'excellence dans la gestion que de croissance de leurs activités;

Ensuite la taille critique du réseau de télécommunication permet de favoriser pour les clients résidentiels des effets << club >> de plus en plus intéressants. Le << club >> devient en effet plus attrayant au fur et à mesure que la taille du réseau s'accroît, ce qui explique que des individus valorisant moins le téléphone sont néanmoins motivés par la mise en communication avec un nombre croissant d'interlocuteurs potentiels.

2.1.5.1.3. La qualité des ressources humaines

L'un des vecteurs essentiels du dynamisme de plus en plus accentué dans le secteur des télécommunications est incontestablement l'esprit d'entreprise et la grande facilité d'assimilation des nouvelles technologies de l'information qu'affichent les fournisseurs de services.

En effet, on a noté ces dernières années une réactivité très favorable de ces derniers par rapport à l'offre d'infrastructures haut de gamme mise à leur disposition par l'opérateur national. En témoignent l'existence d'un système de radio messagerie (réseau de beepers), la multiplication des serveurs vidéotex et surtout des serveurs vocaux, l'installation des distributeurs automatiques de billets, les premières expériences de gestion électronique des documents, l'interconnexion des réseaux d'entreprises, etc...

Mais au-delà de l'écho favorable que renvoient les fournisseurs de services à valeur ajoutée, il faut considérer les espaces encore vierges des techniques d'optimisation des réseaux privés d'entreprises qui vont pousser à une meilleure allocation de l'offre en infrastructures de base et, par conséquent, à des économies d'investissements.

2.1.5.1.4. Les incertitudes qui pèsent sur le marché du futur

Le marché des télécommunications au Sénégal sera inéluctablement un marché de type concurrentiel. Telle est la volonté des pouvoirs publics, mais également telle est la nouvelle donne dans le secteur à l'échelle planétaire.

Pour autant, il convient de prendre conscience de certaines incertitudes afin de se donner au minimum les moyens d'établir un marché profitable au pays et à ses populations.

2.1.5.1.5. L'ouverture naturelle du secteur des télécommunications

un facteur de fuite de trafic vers les gros opérateurs

internationaux

De plus en plus se développent de par le monde des réseaux à guichet unique gérés par de gros opérateurs (British Télécom en est un des précurseurs) qui permette aux multinationales d'établir directement des communications par satellite avec l'ensemble de leurs filiales moyennant l'installation sur chaque site d'une petite antenne VSAT, guère plus grande qu'une antenne parabolique.

Les risques que peuvent entraîner ces systèmes ne se limitent malheureusement pas à des pertes directes de chiffres d'affaires. Il y a également de fortes menaces de détournement de trafic, les entreprises concernées pouvant servir, par le canal de leurs installations, de noeuds de transmission à des entreprises voisines.

De la même manière, certaines entreprises étrangères installées dans notre pays font jouer les différences sur les tarifs internationaux par le biais de serveurs vocaux de rappel automatique. Ainsi, les communications sont toujours établies de manière unilatéral à partir du pays aux tarifs les moins élevés.

2.1.5.1.6. Un chiffre d'affaires largement tributaire du trafic

international

Autant les inconvénients soulignées ci-dessus entraînent des incertitudes sur le trafic international, autant il faut s'interroger sur la pérennité des revenus substantiels que retire l'opérateur national sur une balance de trafic qui lui est favorable depuis un certain nombre d'années, de l'ordre de 75% du chiffre d'affaires de la SONATEL.

En clair nous recevons plus d'appels venant de l'extérieur, surtout des pays développés, et devons à ce titre bénéficier d'un solde positif des taxes de répartition de revenus. Or, depuis quelque temps, ces taxes de répartitions sont de plus en plus contestées et déjà, certains pays commencent à limiter leurs appel vers notre pays, ce qui constitue une menace grave sur la santé financière de la SONATEL qui doit impérativement développer de nouveaux produits de substitution.

2.1.5.1.7. La double équation du service universel et des subventions

dans le cadre d'un marché ouvert

Le marché des télécommunications, à l'instar de tous ceux qui s'appuient sur un réseau, a ceci de particulier qu'il n'est intéressant du point de vue de l'Etat, garant de l'intérêt général et de l'égalité de chances entre les citoyens, que si le maximum d'usagers peuvent accéder aux services offerts.

Or, il est un fait qui échappe souvent à l'analyse: les pays développés, actuellement les hérauts d'une ouverture totale des marchés dans le secteur des télécommunications ont, dans leur ensemble, atteint le stade du service universel s'agissant du téléphone.

On se rappelle qu'un des objectifs constants pendant plusieurs décennies de la Federal Communication Commission, organe de régulation du secteur aux Etats-Unis étaient de pousser AT&T à étendre le service du téléphone le maximum possible.

Historiquement, le service universel a précédé le régime de concurrence dans ces pays. Qu'en sera-t-il de nos pays? Y aura-t-il des mécanismes régulateurs efficaces et équilibrés entre les futurs opérateurs d'un marché ouvert pour poursuivre les investissements non rentables jusqu'ici à la charge de l'opérateur national?

Dans le même ordre d'idées, il y a fort à compter sur une contestation des subventions croisées par lesquelles certains segments de marché (clientèle professionnelle) contribuent davantage aux recettes des services de télécommunications qu'il ne leur en coûterait de se constituer en groupe fermé d'abonnés.

Le mécanisme d'une telle remise en cause procédera en droite ligne de l'intérêt et des soins particuliers que tous les opérateurs d'un marché concurrentiel vont porter sur ce segment de clientèle.

2.1.5.1.8. La jeunesse des promoteurs privés

Les performances de la SONATEL, dans le contexte antérieur de monopole, l'ont été au détriment des entrepreneurs privés qui n'ont pas eu l'opportunité de cultiver un savoir faire en matière de services à valeurs ajoutées.

2.2. POLITIQUE DE DéVELOPPEMENT INFORMATIQUE

L'environnement informatique au Sénégal reposait, jusqu'au années 1970, sur de gros systèmes informatiques implantés dans certaines administrations et dans le secteur parapublic. C'est à cette époque que de gros constructeurs tels que IBM, BULL, BURROUGHS devenu UNISYS etc... se sont installés au Sénégal.

La décennie 1980, marquée par l'explosion de la micro-informatique, a favorisé l'émergence de multiples sociétés de services et d'écoles spécialisées de formation. Il y a lieu de signaler que les premiers micro-ordinateurs sont apparus au Sénégal en 1981 avec le système d'exploitation CPM.

La création, en 1987 de la Délégation à l'Informatique a permis de mieux structurer le développement stratégique de l'informatique.

C'est ainsi que d'importants projets ont été lancés, notamment:

-le Cadastre fiscal qui vise à augmenter le niveau de recouvrement des impôts fonciers par une amélioration quantitative et qualitative des émissions et du circuit de distribution des avertissements;

-l'Automatisation de la Fonction personnel qui vise de gérer d'une manière automatique dans un fichier unique la solde, les actes d'administration et les actes de gestion courante du personnel des ministères utilisateurs;

-l'Automatisation et l'archivage sur disque optique numérique des données de l'Etat Civil;

-la Gestion automatisée des opérations douanières qui traite toutes les opérations de dédouanement des marchandises et du manifeste.

Cette explosion de l'informatique s'est faite dans tous les secteurs d'activités (administration, secteur parapublic et privé) avec comme conséquence une implantation de très nombreux distributeurs et une utilisation très poussée des outils bureautiques.

Dans le contexte actuel de la modernisation de l'Etat, certains projets en cours visent l'amélioration et une meilleure utilisation des technologies de la communication.

Les projets correspondants sont:

-le Réseau interadministratif de communication voix et données;

-le Réseau National d'Information Scientifique et Technique (RNIST), qui est un système d'échanges et de diffusion de l'information scientifique et technique impliquant divers domaines. Sa mise en place a abouti à la création de Bases de données dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie, du commerce, des transport, et de l'administration;

-les applications vidéotex concernant certains ministères ciblés comme échantillon (Tourisme, Justice, Education Nationale etc...).

Le parc ordinateurs est estimé, aujourd'hui à un millier de machines pour les minis et gros, à 50 000 pour les micros. La progression est très rapide et se chiffre à 2500 unité par an.

2.2.1. LA POLITIQUE INFORMATIQUE

Si les actions d'informatisation au plan national remontent aux toutes premières années de notre indépendance, avec les applications du Ministère des Finances, il n'en demeure pas moins, que la date clé à retenir, reste l'année 1972 qui a vu la création du Comité National Informatique (CNI), organe de conception et de coordination de la politique nationale.

Cette politique s'est manifestée au plan interne par divers plans et actions normatives; au plan extérieure, elle s'est traduite par la participation active à diverses organisations et comités au niveau du continent et en dehors de celui-ci.

2.2.1.1. LES AXES DE LA POLITIQUE AU PLAN INTERNE

Ces axes sont principalement:

-l'automatisation des grandes fonctions de l'administration;

-la formation;

-la promotion des sociétés nationales de services en informatique;

-la promotion et la gestion du personnel informaticien de l'Etat;

-la promotion de l'informatique dans les secteurs du développement;

-la définition des axes stratégiques en direction du secteur parapublic;

-la mise en oeuvre d'une législation dans le domaine de l'informatique.

A) L'AUTOMATISATION DES GRANDES FONCTIONS DE L'ADMINISTRATION

L'informatique dans l'administration ne saurait se réduire au rôle d'auxiliaire des procédures administratives, au risque d'être dénaturée et vidée de sa capacité d'outil incomparable de gestion.

l'administration de développement implique que l'Etat ne se limite pas à la saine gestion financière des secteurs publics et parapublics, mais prenne en charge les fonctions les plus fondamentales pour le développement.

Les actions d'informatisation doivent répondre à ce souci.

C'est précisément l'objet du SCHEMA DIRECTEUR INFORMATIQUE initié en 1979, dont la première phase a consisté à l'analyse du système d'information existant au Sénégal. Par système d'information il faut comprendre l'ensemble des méthodes et organismes de collecte, de traitement, de mémorisation et de diffusion d'information nécessaires à la gestion dans l'administration sénégalaise.

La méthode d'analyse s'est appuyée sur une décomposition du système d'information en autant de sous-systèmes que de groupes d'entités:

-Sols, superstructure et réseaux

-Personnes physiques et personnes morales

-Biens et services

-Sciences et technologie etc...

Pour chaque groupe, on étudie:

- ses caractéristiques

- les fonctions exercées par l'administration

- les procédures relatives à la gestion des entités

- les noeuds (organismes) concernés.

Pour la réalisation, la priorité a été donnée aux entités suivantes:

-Sols, superstructure et réseaux;

-Personnes morales et personnes physiques.

La deuxième phase a consisté à la création d'une banque de données administrative, par l'intégration des résultats de l'automatisation des fonctions définies ci-dessus. Elle a eu entre autres objectifs de permettre:

- l'élaboration d'un tableau de bord gouvernemental;

- l'élaboration d'un tableau de bord des entreprises publiques;

- la mise à la disposition d'utilisateurs divers de l'administration et d'autres secteurs, d'informations et de données dont ils ne supposaient pas l'existence.

Parmi les projets mis en oeuvre dans le cadre du schéma directeur de 1979, on peut citer:

-le volet informatique du Plan National d'Aménagement du Territoire (PNAT), et la mise à jour du fichier village;

-élaboration du fichier des personnes physiques et l'automatisation des cartes nationales d'identité.

Concernant le volet superstructure réseau, il y a lieu de noter qu'il n'a pas connu les retombées attendues; il a été réalisé beaucoup plus tard avec la prise en compte de la seule composante cadastrale.

B) LA FORMATION

Au plan de la formation professionnelle les actions suivantes étaient réalisées:

- ouverture d'un cycle d'ingénieurs à l'Ecole Nationale Supérieure Universitaire de Technologie (ENSUT), effective depuis la rentrée universitaire 88-89; en plus d'un cycle DUT qui existe depuis 1980.

- la création d'une maîtrise d'informatique et d'un DEA informatique à la faculté des sciences de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.

- ouverture depuis 1990 de l'Université de Saint-Louis où un Département d'informatique et de Mathématiques Appliquées a été crée.

S'agissant de la FORMATION PERMANENTE, on constate l'existence de plusieurs centres notamment au niveau du Ministère de l'Economie et des Finances avec le centre de la Direction du Traitement Automatique de l'Information (DTAI), à l'ENSUT et au Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG). On notera également, à côté de la principale structure de formation initiale en informatique qu'est l'ENSUT, l'existence d'une dizaine écoles privées qui assurent une formation en informatique au niveau programmeur et analyste.

C) LA PROMOTION ET LA GESTION DU PERSONNEL INFORMATICIEN DE L'ETAT

les différents volets de la politique informatique évoqués ci-dessus ne peuvent être mis en oeuvre que si l'Etat dispose d'une expertise importante, chargée de réaliser les applications d'une part et de mener les missions de promotion et de coordination d'autre part.

Ceci suppose la définition d'un cadre adéquat pour les personnels informaticiens de l'Etat.

Un premier pas a été fait en 1980, qui a permis de codifier les conditions de recrutement, de rémunération et de gestion de ces personnels.

De nouvelles mesures sont actuellement à l'étude qui ont pour principaux objectifs:

- d'assurer une gestion plus rigoureuse du personnel informaticien de l'Etat et de ses démembrements, par une définition rigoureuse et exhaustive des niveaux de compétence, d'expérience, de responsabilités, attendus de chaque agent dépendant de son grade;

- d'assurer un suivi centralisé des structures informatiques de l'Etat et de ses démembrements afin de garantir une adéquation entre l'importance des missions et la qualification du personnel.

2.2.1.2. LES AXES DE LA POLITIQUE DE COOPéRATION RéGIONALE

ET INTERNATIONALE

Le Sénégal a toujours mené une politique active de coopération qui peut s'illustrer par les actions suivantes:

- participation à la création en 1971, de l'Institut Africain d'Informatique (IAI) de Libreville dans le contexte de l'OCAM. Cette institution qui ne formait à sa création que des analystes-programmeurs, a ouvert depuis trois (3) ans un cycle de formation d'ingénieurs;

- adhésion au Bureau Intergouvernemental pour l'Informatique (IBI) dès 1975. Notre pays a abrité, jusqu'à sa dissolution intervenue en 1987, le Centre Régional pour l'Afrique Francophone (CRIBI) de cette institution;

- le Sénégal a joué un rôle essentiel dans la mise en oeuvre du projet RINAF de connexion des instituts académiques Africains initié à Dakar en Février 1992 avec la participation d'une vingtaine de pays et sous l'égide du Programme Intergouvernemental d'Informatique (PII) de l'UNESCO;

- enfin, le Sénégal participe au réseau du Centre d'Echanges des Données Informatisées en matière d'investissement, de commerce et de technologie (SITTDEC) mise en oeuvre dans le cadre du Groupe des 15 (G15) et dont le quartier général est basé à Kuala Lumpur en Malaisie.

Le Centre National de Documentation Scientifique et Technique (CNDST) est le point focal du réseau qui regroupe la Chambre de commerce de Dakar, le CICES, la SONEPI, la Cellule d'appui à l'environnement des entreprises, la Direction du commerce extérieur et le Direction de la Statistique et de la Prévision.

2.2.2. LES STRUCTURES D'INFORMATISATION

Sont concernés, les structures impliquées dans les différentes missions accomplies dans le cadre de l'usage de l'informatique: coordination, promotion, formation, développement d'application et traitement, fourniture d'équipements, support technique.

2.2.2.1. STRUCTURE DE COORDINATION ET DE PROMOTION

Le Comité National Informatique (CNI) crée en 1972 constitue la principale structure de coordination et de promotion de l'informatique au Sénégal.

Le CNI veille au développement harmonieux de la politique informatique, présentée plus haut.

Le secrétariat du CNI est assuré par la Délégation à l'Informatique, créée en 1987, avec comme mission, entre autres:

- de veiller à la mise en oeuvre de la politique informatique définie suivant les instructions du Président de la République;

- de contrôler l'informatisation des administrations et des organismes du secteur parapublic;

- de promouvoir les applications de l'informatique dans l'économie.

2.2.2.2. STRUCTURE DE FORMATION-RECHERCHE

A côté de l'ENSUT, on peut signaler l'ouverture au niveau de l'Université de Saint-Louis (2éme université du Sénégal) d'un département d'informatique et de Mathématique Appliquée, et la création d'une maîtrise d'informatique au niveau de la Faculté des Sciences et Techniques de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.

La très grande majorité des spécialistes de haut niveau (ingénieurs, DEA, DESS, ...) est donc formée dans des structures étrangères, en France notamment et à l'IAI de Libreville.

Il faut cependant noter que le CNI, dans le passé, a organisé des formations spéciales d'ingénieurs qui ont été menées au sein de la DTAI; une dizaine d'ingénieurs ont été ainsi formés en deux promotions 1975 et 1980.

L'activité de recherche est, quant à elle, inexistante pour l'instant malgré de multiples initiatives. Cette situation est appelée à changer avec l'avènement du cycle d'ingénieurs de l'ENSUT et la création d'une maîtrise d'informatique et bientôt d'un DEA Informatique au niveau de l'université de Dakar.

Par ailleurs, il y a lieu de déplorer le manque de mécanismes avérés de coordination de la recherche universitaire.

2.2.2.3. CENTRES DE TRAITEMENT OU CENTRES ORDINATEURS

L'Etat et ses démembrements, le secteur bancaire, le commerce, l'industrie et la recherche scientifique.

Les principaux centres sont cependant ceux de l'Etat avec:

- la Direction du Traitement Automatique de l'Information (DTAI) qui est de loin le centre le plus important du pays; ses ressources machine et son potentiel humain en font l'un des tous premiers centres africains.

- la Direction de l'Automatisation de Fichiers (DAF) du Ministère de l'Intérieur.

- le Centre Informatique de la douane abrite depuis février 1996 les machines les plus puissantes de l'Etat avec deux 4381 modèle R92 et P91. Ces machines ont été par la suite remplacées par une machine IBM 9121 beaucoup plus puissante que les deux machines réunies. Par ailleurs, les systèmes d'exploitation de la DTAI et de la douane initialement sous MVS/SP ont migré sous MVS/ESA.

- le Centre National de Documentation Scientifique et Technique, par ailleurs point focal national des réseaux internationaux d'échanges d'informations.

- Le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye CRODT) qui est le principal pôle de développement de l'informatique scientifique, avec l'ORSTOM (l'Institut français de recherche scientifique en coopération).

- Le cadastre fiscal a installé en juin 1994 un ordinateur U6000 sous UNIX et Oracle destiné à la gestion des impôts fonciers. Cet équipement constitue l'embryon du futur Centre Informatique de la Direction Générale des Impôts et Domaines. A ce titre, cette configuration est appelée à héberger l'ensemble des applications impôts qui tournent actuellement sur la machine de la DTAI.

2.2.2.4. LES FOURNISSEURS D'éQUIPEMENTS INFORMATIQUES

Les représentants des principaux constructeurs d'ordinateurs et de micro-ordinateurs opèrent sur le territoire national, certains depuis plusieurs décennies.

Ils sont près d'une quinzaine à côté de quelques revendeurs, et commercialisent les derniers gammes de leur production, qui ne rencontrent aucune difficulté particulière de mise en oeuvre.

Par le passé, on a ainsi vu des mises en oeuvre d'équipements se réaliser en même temps que les toutes premières installations au plan international:

-1980: installation de l'ordinateur IBM 43XX de la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS).

-1982: mise en oeuvre du système IBM MVS à la DTAI, le 1er du genre en Afrique.

-1985: réalisation d'une application à base de carte à microprocesseur BULL dans le cadre de l'automatisation des procédures douanières.

-1990: mise en oeuvre du RISC 6000 IBM dans le cadre du projet de Réseau National d'Information Scientifique et Technique (RNIST).

2.2.2.5. LES SOCIéTéS DE SERVICES ET DE CONSEIL EN INFORMATIQUE

La situation dans ce domaine, peut se déduire de l'enquête de 1990 commanditée par la Délégation à l'Informatique et fait apparaître ce qui suit:

- actuellement une quinzaine de sociétés exerçant dans ce secteur ont une implantation locale;

- d'autres, sans implantations locales, interviennent sur la base de contrats ponctuels, parfois en association avec des sociétés locales;

- ces sociétés offrent, avec des fortunes variables, les différentes prestations attendues de ce type de structures:

* prestation "machine"

* réalisation d'applications

* conseil et assistance

* formation.

2.2.2.6. LES ASSOCIATIONS ET CLUBS INFORMATIQUES

Ces associations et clubs informatiques poursuivent dans leur grande majorité les mêmes objectifs qui tournent autour des principaux axes suivants:

- vulgarisation de l'informatique;

- formation des utilisateurs

- développement et veille technologique.

Parmi les associations les plus dynamiques au Sénégal, on peut citer:

- l'Association des clubs de Micro-informatique du Sénégal (ACMIS);

- l'Association des anciens étudiants de l'Institut Africain d'Informatique de Libreville (IAI);

- l'Association des anciens étudiants de l'ENSUT;

- l'Association des Jeunes pour le Développement de l'Informatique au Sénégal (AJDIS).

2.2.3. Faiblesses

a) Beaucoup de projets informatiques ont été conçus et développés de manière indépendante, sans interface avec les autres systèmes existants, notamment dans l'Administration. Ce manque de connectivité entre systèmes constitue une faiblesse de l'informatique sénégalaise.

En effet, l'intégration des systèmes aurait permis d'éviter la saisie multiple de certaines données utilisées par plusieurs applications. Par ailleurs, elle aurait permis aux administrations qui en éprouvent le besoin d'avoir la bonne information en temps opportun. En fait ces insuffisances découlent des problèmes rencontrés dans la mise en oeuvre du schéma directeur national en informatique dues d'une part à l'insuffisance des moyens mis à la disposition des structures, d'autre part au non respect par certaines entités des dispositions du décret 87-402 conférant à la Délégation à l'Informatique la mission d'assurer la maîtrise d'oeuvre des projets à vocation interministérielle.

c) Dans le domaine spécifique du développement des applications, il n'existe pratiquement pas de sociétés de services et d'ingénierie capables de réaliser des systèmes de haute portée technologique. Les rares sociétés exerçant dans ce cadre sont quasiment en retard par rapport aux mutations en cours dans les domaines de l'informatiques et des télécommunications.

e) Les coûts d'acquisition des ordinateurs sont relativement élevés par rapport au pouvoir d'achat de la population. La baisse des tarifs douaniers pourrait favoriser la démocratisation de l'accès à l'ordinateur.

f) Le développement des services à haute valeur ajoutée est très timide du fait des coûts élevés de communication que pratique la SONATEL pour amortir à très court terme ses investissements; ce constat n'étant pas valable pour le cas d'internet dont la configuration des tarifs s'approche des tarifs internationaux.

g) Dans le domaine de la formation, il existe une multitude d'écoles qui s'intéressent plus à la rentabilité financière de la formation qu'à la qualité des enseignements dispensés. Certaines de ces écoles ont même admis au cycle d'analyste-programmeur des élèves ne justifiant pas du niveau requis pour cette formation.

Aujourd'hui, avec l'institution du BTS en informatique, créé pour moraliser ces formations, les recrutements anarchiques ont tendance à s'estomper.

h) Les structures chargées de gérer l'informatique au Sénégal ne disposent pas de moyens suffisants pour mettre en oeuvre les missions qui leur sont assignées, notamment la Délégation à l'informatique qui est très sollicitée par les autres départements ministériels pour s'équiper.

La mise à la disposition de ces structures d'un fonds d'appui au développement de l'informatique constitue une données fondamentale pour la promotion de l'informatique.

i) Il faut souligner également beaucoup d'échecs dans l'informatisation d'entreprises du secteur parapublic, qui très souvent procèdent à des investissements très onéreux, sans commune mesure avec les résultats escomptés

III. LES CONVERGENCES

Compte tenu de la qualité et de la facilité de traitement offertes par les percées technologiques, d'une part, et par voie de conséquences, des exigences de plus en plus accrues des usagers, les systèmes de télécommunication évoluent de plus en plus vers la représentation numérique du signal qui constitue la forme de représentation en vigueur dans le domaine de l'informatique.

Le développement des télécommunications provoque une multiplication des réseaux de types différents (téléphone cellulaire, satellites, liaisons par fibre optique, etc...), dont les raccordements nécessitent des procédures de traitement informatisé.

Les télécommunications offrent une gamme de nouveaux produits: serveurs de bases de données et de transactions diverses, échanges de données informatisées, courrier électronique, << kiosques >>, dont la mise en oeuvre requiert l'usage de programmes informatiques couplés aux réseaux de télécommunication.

De son côté, l'informatique éprouve le besoin de se démultiplier et de s'ouvrir: elle ne se limite plus à l'organisation et au traitement de l'information, elle s'emploie à la délivrer au bureau ou au domicile de ses clients, dispersés ou mobiles, à travers des réseaux connectés à des serveurs centraux: ce faisant, elle emploie naturellement les techniques éprouvées des télécommunications: lignes de transmission, réseaux, satellites, supports hertziens, etc...

La prolifération de machines de tous types, toutes origines, toutes structures, toutes tailles, rend indispensable la mise en oeuvre de moyens de raccordement des ordinateurs. Pour échanger des données, les systèmes informatiques doivent comporter des protocoles normalisés, facilitant les interfaces entre l'informatique et les télécommunications et supportant les procédures usuelles d'échanges d'information.

3.1. Les services à valeur ajoutée

3.1.1. Le Kiosque télématique

Dans le domaine spécifique des convergences entre l'informatique et les télécommunications, la SONATEL a mis en service, en 1994, un kiosque vidéotex qui a permis à des promoteurs privés de vendre l'accès à des banques de données, le coût de l'information ainsi que la redevance téléphonique étant directement facturés et recouverts par la SONATEL, qui rémunère, en retour, le promoteur propriétaire du serveur d'information.

Toutefois, force est de reconnaître que le Kiosque vidéotex n'a pas eu un succès populaire dans la mesure où les promoteurs ne procèdent pas régulièrement à la mise à jour des bases de données.

Par contre, le kiosque vocal, mis en oeuvre principalement par les organes de presse et les banques commerciales en 1995 a connu une explosion rapide grâce à la pertinence des informations fournies.

Au plan réglementaire, l'exploitation du kiosque est assujettie à la signature d'un contrat entre la SONATEL et l'hébergeur de serveur, la Délégation à l'informatique étant chargée de veiller à la prise en compte des besoins des usagers et de jouer le rôle de régulateur.

3.1.2. INTERNET

INTERNET vient d'être mis en service au Sénégal suite à une volonté gouvernemental suscitée par les importants résultats du Symposium d'Addis Abéba sur la Télématique au service du développement des pays africains. Son lancement a été l'occasion d'une ample sensibilisation qui a conduit les autorités à commander une étude tenant lieu de stratégie du Sénégal en matière d'autoroutes de l'information.

La dite étude qui anticipe sur les initiatives de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) va être très déterminantes pour impulser au Sénégal un meilleur développement des services à valeur ajoutée.

3.1.2.1. Configuration du réseau local

Le fournisseur international d'accès à Internet à la SONATEL est MCI, société américaine. La SONATEL est relié au point Internet MCI par une liaison à 64 KB/S avec des équipements composés comme suit:

- 1 routeur d'accès Internet

- 2 routeurs pour les accès via le réseau commuté (RTC)

- 1 routeur pour les accès via RNIS et X25

- 1 routeur pour les accès par liaison spécialisées (fournisseurs de services)

- 1 station de travail SUN pour la protection du réseau

- 1 station de travail SUN pour le serveur WEB Sonatel

- 1 station de travail SUN pour le système d'exploitation.

3.1.2.2. Les fournisseurs de services

Avec la mise en service d'Internet au Sénégal, de multiples initiatives ont spontanément vu le jour et il s'agira de les guider, les orienter, afin de multiplier la création d'un contenu sénégalais. On peut citer parmi celles-ci:

Le réseau Africain pour l'Intégration et le Développement (RAPIDE)

Développé par l'Agence Panafricaine d'Information (PANA) en relation avec deux sociétés d'ingénierie sénégalaise, le réseau RAPIDE a la vocation régionale d'assurer une présence significative de l'Afrique sur le réseau Internet.

Cette présence se fera par l'intégration de divers noeuds nationaux (1 pour chaque Etat africain) et régionaux (organisations intergouvernementales et non gouvernementales africaines ou institutions internationales) pour créer un réseau continental représentant l'ensemble de l'Afrique.

Le réseau RAPIDE offre divers services de natures différentes dont le courrier électronique, le transfert de fichiers, la consultation de bases de données africaines ou étrangères, la création de page Web pour les entreprises, les administrations et les organisations ainsi que la gestion de bases de données.

RAPIDE constitue donc un excellent outil de promotion du contenu en Afrique. Une campagne de publicité à travers ce réseau assure une visibilité dans plus de 100 pays connectés à Internet. Grâce au lien qui sera établi avec le serveur de la PANA en Caroline du Nord, RAPIDE prévoit de connaître après son lancement un trafic estimé à environ 5000 connexions par jour.

Le réseau Recherche Education

Les principaux objectif du réseau recherche-éducation sont de mettre à profit le développement d'Internet et des réseaux informatiques pour:

- permettre la circulation de l'information scientifique et technique;

- favoriser le partenariat entre les laboratoires du Nord et du Sud;

- encourager l'émergence et la structuration de la communauté scientifique africaine.

Jusqu'à une période récente, l'accès à Internet se faisait suivant une topologie en étoile. Le noeud principal des accès sur le réseau RIO est la machine Dakar installée au centre ORSTOM de Dakar-hann. La même structure est conservée pour le réseau REFER de l'AUPELF/UREF installé au sein de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD) raccordant les principaux noeuds SYFED du Sénégal

Plusieurs serveurs WWW sont en travaux dans le domaines de la recherche et de l'éducation. C'est le cas des serveurs de l'AUPELF-UREF, de l'Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) et de l'UCAD. L'ESP a par ailleurs été chargée de réaliser un serveur WWW consacré au tourisme au Sénégal, en service localement depuis décembre 1995. Un serveur Web est également envisageable à terme par institut ou école.

De nombreux projets en termes de serveurs WAIS et GOPHER existent par ailleurs. Il s'agit de rendre accessibles par INTERNET l'ensemble des bases de données bibliographiques du domaine recherche-éducation sénégalais, via des serveurs WAIS. Citons par exemple l'installation du serveur WAIS de l'ORSTOM, qui permettra d'accéder à la base Horisen (3500 références). Un autre serveur est en cours de développement à l'AUPELF/UREF, en collaboration avec l'UCAD. Il permettre d'accéder à la base bibliographique des ouvrages disponibles à la bibliothèque de l'UCAD ainsi qu'à l'ensemble des travaux réalisés dans les facultés et dans les Ecoles Supérieures (Thèses, Doctorats...)

La recherche-éducation constitue pour le Sénégal un secteur de première importance qu'il convient de dynamiser grâce à INTERNET.

Pour un laboratoire universitaire ou une Ecole Supérieure, si le raccordement était il y a quelques années un avantage, le non-raccordement est devenu aujourd'hui un handicap majeur freinant développement et évolution.

Projet Africa on line information technologies

A l'initiative d'une société sénégalaise d'ingénierie informatique dénommée SILICON VALLEY, ce projet poursuit, entre autres, comme objectif d'offrir des services de << Facilities Management - Centre de gestion >> et d'accès en temps réel aux autoroutes de l'information existantes: Internet, Prodigy, América On Line, Compuserve... et à venir comme le réseau Marvel de Microsoft.

Le projet propose d'abord aux entreprises des pays industrialisés la possibilité, notamment en utilisant les autoroutes de l'information et les télécommunications en appel local, de délocaliser avantageusement certains de leurs travaux informatiques.

La gamme des travaux comprend notamment:

- la saisie de données

- l'analyse et la programmation à façon

- la conception, la réalisation et la conversation ou l'adaptation de logiciels

- les traitements de données: dépouillement d'enquêtes, traitement de données statistiques, constitution de bases de données documentaires, télésecrétariat, etc...

Aux individus, le projet offre la possibilité d'un accès total et en temps réel aux autoroutes de l'information et ceci à des coûts largement à leur portée.

De part sa position de pont entre le réseau africain et l'infrastructure globale planétaire d'information, ce projet sénégalais sera plus qu'un pôle de rayonnement à travers tout le continent mais une voie de passage obligé pour tout décideur, tout organisme, toute entreprise ou toute structure ayant à défendre ou voulant acquérir en Afrique une position quelconque dans une économie mondialisée basée sur la connaissance où le rôle de l'information est même plus important que celui des capitaux.

Ce projet par son important volet exportation de services à très forte valeur ajoutée, par la création d'un réseau propre de transmission de données par satellite servant de relais aux télécommunications nationales pour les services proposés, par la connexion immédiate et totale du Sénégal aux autoroutes de l'information, par la connexion échelonnée des autres pays africains aux autoroutes de l'information via le Sénégal, placera incontestablement notre pays dans une position de LEADER.

Ce projet sera réalisé dans le cadre du nouveau paysage réglementaire caractérisé par la libéralisation du secteur des télécommunications au Sénégal, ce qui pourrait constituer un gage de succès dans la mesure ou l'expérience a prouvé que les projets utilisant la technologie VSAT ont d'énormes difficultés à se déployer du fait du monopole partiel ou total, justifiée par la volonté des Etats Africains à préserver la rentabilisation des importants consenties par nos sociétés nationales de Télécommunications.

Projet << Sénégal sur Internait pour sa promotion économique et touristique

Ce projet a pour objectif la mise en oeuvre, pour la promotion économique commerciale et touristique du Sénégal, d'un serveur WEB englobant les besoins en informations de l'ensemble des départements ministériels et du secteur privé intéressé, avec une adresse unique et mondiale du Sénégal sur Internet et des possibilités éventuelles de liens avec des serveurs WEB locaux dédiés.

Le projet prend en compte cinq thèmes majeurs pour intégrer l'ensemble des secteurs d'activités. Il s'agit de:

- Tourisme;

- Investissements, Commerce et Economie;

- Recherche et Université;

- Art, Culture et Musique;

- Santé et Education.

Outre ces informations, le serveur WEB devra permettre

- une présentation administrative et politique du Sénégal

- une connexion avec des serveurs partenaires préalablement choisis après le lancement << INTERNET PARTNERS >>

- une rubrique << Sénégal daily news >> revue de presse qui sera alimentée par les trois quotidiens nationaux destinée à l'information des sénégalais à l'étranger

- une rubrique d'échanges << Hypernews forum >> devant permettre aux opérateurs économiques nationaux, aux universitaires et chercheurs d'être mieux connus et plus informés dans certains domaines

- une rubrique pour la promotion des projets de développement déjà initiés

- une rubrique << quoi de neuf au Sénégal >> ouvert à tout ce qui touche à la découverte ou à l'actualité.

Les informations diffusées sur le Web Sénégal feront l'objet d'une exploitation et d'une mise à jour permanente par le département ministériel concerné ou les différents services émetteurs.

PROJET AFRINET

Initié par la Société PETROSEN, ce projet structuré sous la forme d'une société anonyme de droit sénégalais réuni des sénégalais du secteur privé associés à des partenaires américains, vise les objectifs suivants:

- fourniture d'accès et de services sur Internet;

- fournitures de services off shore

- télétravail

- intervention dans les domaines relatifs aux télécommunication et aux systèmes d'informations (y compris la fabrication d'équipements télécoms);

- intervention dans le secteur de l'infographie et du multimédia.

Le projet a pour vocation la création d'un centre sous régional d'excellence dans notre domaine de compétence pour l'Afrique de l'Ouest, avec une présence par filiation dans les principaux pays de la sous région.

IV. NIVEAU DE SENSIBILISATION DES DECIDEURS ET UTILISATEURS

Au Sénégal, les décideurs ont de tout temps accordé une place importante à la science et à la technologie comme facteur de développement.

L'avènement de l'informatique et des nouvelles technologies de l'information a consacré une prise de conscience des décideurs et utilisateurs sur l'importance qu'il convient de réserver à l'information et au développement des secteurs y relatifs.

Au plan informatique, il convient de noter qu'en initiant dès 1979 le schéma directeur informatique, dont l'une des principales caractéristiques a été l'analyse du système d'information existant au Sénégal, les autorités sénégalaises avaient déjà balisé le chemin devant nous conduire à l'introduction judicieuse de l'informatique dans tous les secteurs d'activités de notre économie.

Ainsi, tous les projets informatiques mis en oeuvre dans les années 80 au Sénégal résultent de l'application du schéma directeur, et le souci d'une meilleure coordination et d'un suivi permanent dans l'exécution de ces projets a abouti à la création en 1987 du Comité National informatique, qui dans une démarche prospective a commandité l'étude de réalisation du réseau national de transmission par paquets (SENPAC) qui devait ouvrir le Sénégal vers l'extérieur.

En ce qui concerne la vulgarisation et la sensibilisation des utilisateurs, il faut noter qu'il est rare de trouver aussi bien au niveau de l'administration que du secteur privé, des postes de travail où l'utilisateur n'est pas suffisamment imprégné de l'outil informatique, même si dans de nombreux cas, ils ne disposent pas encore de la machine. La baisse des tarifs douaniers qui constitue encore un obstacle majeur, devrait permettre de démocratiser l'accès à l'ordinateur.

Pour les utilisateurs divers couvrant les professionnels, les jeunes et certains diplômés des cycles moyen et secondaire qui n'ont pas pu poursuivre leurs études, il est aisé de constater qu'environ 60% de ces populations ont déjà suivi une initiation à l'informatique, même si c'est dans l'espoir d'accéder à un emploi qui tarde à se réaliser.

A cet égard, la contribution du mouvement associatif et des écoles privées qui restent des secteurs très dynamiques, constitue assurément une donnée très significative, et la création récente d'un Brevet de Technicien Supérieur en informatique pourrait déboucher sur la moralisation de la formation en informatique.

Au plan scolaire, Dakar compte plus d'une vingtaine d'écoles publiques où les modules informatiques sont enseignés. Néanmoins, il faut reconnaître que le rythme d'introduction de l'informatique dans l'enseignement public n'est pas assez rapide. Cependant, il y a urgence pour une introduction judicieuse de l'informatique à l'école aussi bien au niveau pédagogique, qu'au niveau des programmes d'enseignement.

A ce propos, nous pensons qu'avec le Projet d'Introduction de l'Informatique dans le Système Educatif (PIISE), le Sénégal, conscient des multiples enjeux, mène à cet effet une politique conséquente, malgré les ressources qui semblent être limitées, alors que la réalité est que le Ministère de l'Education Nationale n'a pas suffisamment intégré cette priorité dans ses plans de développement.

Dans le secteur des Télécommunications, l'action des pouvoirs publics sous l'influence des autorités politiques a conduit à la séparation entre la Poste et les télécommunications en 1985, ce qui aura permis à ce secteur de se développer et se moderniser répondant ainsi aux multiples sollicitations des entreprises et ménages en matière de lignes téléphoniques et de services nouveaux.

Entre autres décisions significatives, nous pouvons signaler:

- la création en 1981 de l'Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications pour permettre au Etats membres (6 pays) de former des cadres de hauts niveau en télécommunications capables de développer et de promouvoir le secteur des télécommunications;

- la mise en place d'un Comité de Coordination des Télécommunications pour prendre en compte au plus haut niveau tous les aspects liés à l'environnement international des télécommunications et le règlement des conflits et litiges émanant du secteur;

- la création en 1994 de la Direction des Etudes et de la Réglementation des Télécommunications et de la Poste pour transférer à l'Etat sa mission régalienne de réglementation du secteur en perpétuelle mutation, ôtant ainsi à la SONATEL le rôle de juge et parti qui contribué à freiner le développement des nouveaux services;

- la définition d'un nouveau cadre réglementaires des télécommunications, marquée par la libéralisation du secteur dans la perspective de s'adapter au nouveau contexte mondial régissant les télécommunications;

- la privatisation de la SONATEL afin qu'elle puisse disposer de moyens suffisants aux plans financier et technique pour faire face à une concurrence de plus en plus agressive.

V. LES PROJETS EN COURS DE MISE EN OEUVRE

5.1. PROJETS NATIONAUX

Depuis 1969, le Sénégal s'est fixé comme objectif d'accéder en l'an 2000, année correspondant au terme de son IXè Plan de développement, au rang de pays semi-industrialisé. Cette tache ardue, ne pourrait être menée à bien sans la prise en compte des éléments relevant de la science et de la technologie qui, du reste, constituent les principaux moteurs du développement.

Aussi, le Sénégal intègre-t-il dans sa stratégie de développement une orientation des programmes et projets de recherche vers la satisfaction des besoins de l'homme en leur donnant la dimension prospective nécessaire, ainsi que la maîtrise des nouvelles technologies de l'informatique dont la convergence entre l'informatique et les télécommunications a accélérer le développement, d'où la mise en oeuvre de divers projets.

5.1.1. LA POLITIQUE DE DéVELOPPEMENT DE L'INFORMATION SCIENTIFIQUE ET

TECHNIQUE: LE RéSEAU NATIONAL D'INFORMATION SCIENTIFIQUE ET

TECHNIQUE (RNIST)

Ce projet vise à doter le Sénégal d'un vaste réseau automatisé de collecte, de traitement et de diffusion de l'information scientifique et technique.

Sa mise en oeuvre permet de décloisonner l'information entre les différents secteurs de l'administration et du privé et participe à favoriser un échange fructueux entre les diverses sources d'information et les usagers.

Il est destiné à mettre à la disposition du grand public des banques de données multidisciplinaires conçues et développées en rapport avec divers réseaux sectoriels correspondant aux réseaux enseignement supérieur, agriculture, commerce, industrie et technologie, pouvoirs publics, recherche et urbanisme, habitat et transports et hygiène santé et environnement.

L'édification de ce système national d'IST, véritable levier du développement devra permettre au Sénégal:

- de satisfaire les besoins en information des utilisateurs potentiels que sont les décideurs, les chercheurs, les partenaires au développement et le grand public;

- d'être, grâce à sa connexion aux grands réseaux mondiaux, un acteur à part entière dans l'aventure humaine de demain que sont les autoroutes de l'information.

Une architecture partiellement décentralisée a été adoptée qui s'appuie sur un réseau maillé autour d'un serveur central domicilié au Centre National de Documentation Scientifique et Technique (CNDST) destiné à mettre à la disposition du grand public des banques de données multidisciplinaires conçues et développées en rapport avec les réseaux sectoriels correspondants aux secteurs de développement prioritaires de la vie économique.

Ces réseaux sont déjà constitués et s'articulent autour d'un serveur central domicilié au Centre National de Documentation Scientifique et Technique (CNDST). L'équipement serveur est constitué d'un RISC 6000 et d'un gestionnaire de réseau (PILOT) relié aux autres réseaux sectoriels à travers le réseau public de transmission de données par paquets (SENPAC).

Au niveau des réalisations, le RNIST compte:

- six bases de données industrielles et commerciales

- une base de données agricoles

- six bases en cours de réalisation:

* les données urbaines

* le fichier législatif et réglementaire

* le répertoire des thèses soutenues à l'Université de Dakar

* les textes législatifs et réglementaires sur l'environnement

* les données sur le transport

* le Potentiel Scientifique et Technique

5.1.2. PROJET D'INTRODUCTION DE L'INFORMATIQUE DANS LE SYSTèME

EDUCATIF (PIISE)

Les objectifs du projet s'articulent autour des secteurs de l'enseignement élémentaire, moyen et secondaire. Ils consistent essentiellement à:

- catalyser les innovations par des actions de recherche et développement d'outils informatiques (pédagogiques performants);

- former les formateurs à la micro-informatique, à l'Enseignement Assisté par Ordinateur (EAO);

- évaluer des didacticiels et du marché informatique selon une grille d'évaluation à établir dans le contexte sénégalais;

- mettre en place des programmes d'enseignement de l'informatique dans le cadre de la perspective de l'introduction de l'informatique dans le système éducatif;

- contrôler le processus d'introduction de l'informatique dans le système éducatif en précisant à chaque étape les réorientations à opérer.

5.1.3. LE RéSEAU INTER-ADMINISTRATIF DE VOIX ET DONNéES

Le Réseau Administratif de Communication Voix et Données, en cours de mise en oeuvre, sous la coordination de la Délégation à l'Informatique, a pour objectif majeur l'amélioration de la communication entre les divers services de l'Etat, à moindre coût.

Il ambitionne d'offrir à l'ensemble des agents de l'Administration un réseau privé intégrant à la fois la téléphonie et la transmission des données.

Dans le domaine de la téléphonie, le réseau permettra :

- de soulager l'engorgement des appels entrants, à destination des bureaux de l'Administration

- de simplifier et de rationaliser le système de numérotation des abonnés des services de l'Administration

- de développer la communication de l'Etat en faisant bénéficier le réseau des apports techniques récents et des services nouveaux, comme la numérisation et le multiplexage, gages d'un meilleur service et d'un plus fort débit

Dans le domaine des données, le réseau sera un support de décision pour les décideurs qui pourront véhiculer l'information administrative, accéder à des réseaux d'information et assurer le suivi des dossiers.

Il offrira de nouveaux services dont :

- la messagerie électronique et l'échange de données informatisées au sein de l'Administration et entre l'Administration et les entreprises qui vont réduire considérablement les délais d'acheminement du courrier et la charge de rédaction des documents et formulaires

- le raccordement de divers types de machines sur le réseau (fax, terminaux, télécopieurs, imprimante) pour intensifier les échanges de données

- la suppression des saisies multiples d'un même document

- le développement et l'interconnexion de réseaux locaux qui vont contribuer à l'amélioration de la communication inter-service et à une bonne maîtrise des systèmes d'informations

- la distribution automatique des dossiers du Conseil des Ministres et des Conseils Interministériels

- le transfert automatique de fichiers qui va apporter une plus grande fiabilité dans les opérations de mise à jour entre applications, notamment entre la Fonction publique et la Solde

- le développement de kiosques (vidéotex et vocal) et de banques de données qui permettront à l'Etat de mieux valoriser ses gisements d'informations par la mise en oeuvre de serveurs, notamment les données cadastrales, la conservation foncière, la réglementation de la gestion du personnel de l'Etat, la réglementation douanière, le tarif douanier, la jurisprudence, les données environnementales et halieutiques.

Ce réseau jouera également un rôle déterminant dans l'implication de l'Administration dans cette mouvance des autoroutes de l'information.

Dans sa première phase, le réseau se limitera dans la Département de Dakar. Il sera bâti autour d'une configuration hiérarchisée avec un centre principal auquel seront connectés trois centres secondaires faisant office de coeur de chaîne et dix huit (18) stations de raccordement d'abonnés, le tout fonctionnant en satellite dans un environnement Multi-PABX.

Le financement de cette phase, d'un de 4,2 milliards FCFA HTVA, sera assuré par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), avec l'appui de la Belgique qui a confirmé son accord d'octroyer au Sénégal, sous forme de don, 600 millions FCFA destinés à la bonification du taux d'intérêt. Concernant ce point, il convient de signaler que la BOAD a fixé le taux d'intérêt à 6% alors que les accords conclus entre le Sénégal et la Banque Mondiale plafonnent le taux d'intérêt à 4% en matière de télécommunication.

5.1.4. ETAT CIVIL ET MODERNISATION DES GRANDS REGISTRES DE L'ETAT

Certaines administrations ont pour vocation de conserver des renseignements précieux de façon pérenne. C'est le cas notamment de l'Etat-civil et de la Conservation foncière qui, à travers l'histoire, ont pu accumuler sur support papier un important gisement d'informations.

Aujourd'hui, ces divers documents se détériorent graduellement sous l'effet des multiples consultations nécessaires et des aléas climatiques (poussière, humidité, etc...), et sont exposés à des risques majeurs d'incendies ou d'inondations.

Ainsi, pour préserver ce riche potentiel informationnel, la Délégation à l'informatique, profitant des possibilités offertes par les nouvelles technologies de l'information, a initié, au centre d'Etat-civil de Rufisque, un important projet d'archivage électronique sur Disque Optique Numérique (DON).

Ce projet expérimental entre dans le cadre de la politique de modernisation des grands registres de l'Etat dont les objectifs consistent à:

- stopper la dégradation des registres de l'Etat-civil;

- améliorer la qualité du service public;

- valoriser le travail du personnel.

Ce projet, au delà de l'Etat civil, intéresse les planificateurs de diverses branches, les administrations et organismes de recherche qui brassent une documentation importante et confrontés à des problèmes de conservation et d'exploitation de celle-ci.

Avec les résultats prometteurs de l'expérience de Rufisque, il est aujourd'hui envisagé sa consolidation avec une exploitation du produit en réel au niveau des guichets. En outre, il est prévu une généralisation du projet à l'échelle national en dotant toutes les capitales régionales d'un centre d'Etat-civil informatisé à l'image de la Commune de Rufisque, et en équipant le Centre National d'Etat-civil d'un système lui permettant de centraliser toutes les données d'état-civil.

5.1.5. LE CADASTRE FISCAL

Dans le cadre des politiques d'amélioration des mécanismes de mobilisations des ressources, le Sénégal poursuit depuis plusieurs années un vaste programme de mise en place d'un Cadastre Fiscal destiné à améliorer sensiblement l'assiette et le recouvrement des impôts fonciers.

Ce projet s'appuie sur les moyens modernes de maîtrise de l'assiette qui vont de la prise de vue aérienne à la restitution numérique en passant par le canevas et la stéréopréparation et l'adressage postal. Il devra donc à terme permettre une amélioration quantitative et qualitative des émissions, des recettes ainsi que du circuit de distribution des avertissements et doter ainsi les Collectivités Locales d'un outil performant grâce à:

- un recensement plus exhaustif des propriétés bâties;

- une détermination de la consistance des locaux ainsi que leur évaluation;

- une identification précise du redevable de l'impôt (propriétaire et occupant).

5.1.6. SAUVEGARDE ET VALORISATION DU PATRIMOINE CULTUREL

Ce projet vise en la mise en oeuvre d'actions de sauvegarde et de valorisation de documents anciens, au vu des énormes gisements documentaires conservés dans des conditions très difficiles par l'Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN) et les Archives nationales, structures anciennement à vocation sous-régionale. La création d'un centre de conservation, de diffusion et de consultation, avec l'utilisation des nouvelles technologies offertes à l'heure actuelle, permettrait aux universitaires et aux chercheurs sénégalais et des pays de l'ex-AOF, un accès plus facile à une partie de leur patrimoine qui leur est commun.

Les technologies optiques (vidéodisque, disque optique numérique...) ont ouvert la voie au développement de supports informatiques de grande capacité de stockage et de durée de vie supérieures. Ainsi, face aux besoins actuels d'archivage et de conservation de masse, à la lenteur d'accès des moyens actuels et au mauvais vieillissement des supports papier; des solutions nouvelles d'archivages intégrant l'informatique, la numérisation ainsi que le support disque optique numérique se sont développées. Ces nouvelles technologies alliées au développement des réseaux de télécommunications présagent de perspectives prometteuses. L'expérience pilote de la scannérisation de l'Etat-civil a donné des résultats probants qui ont dépassé les espérances attendues.

5.1.7. Projet Unités Régionales Informatiques de Développement (URID)

Ce projet, initié sous l'égide du Ministère de l'Intérieur permettra d'accéder à des bases d'informations relatives aux divers secteurs de l'économie répertoriés au niveau des régions administratives.

Il sera bâti autour d'une architecture en réseau, avec un serveur central qui sera relié à toutes les Gouvernances des régions, avec une ouverture sur le réseau mondial avec Internet, et des services offerts tels que la consultation de fichiers, le transfert de fichier et le traitement d'images sur des informations relatives à l'urbanisation, les infrastructures scolaires, les groupements féminins, les Groupements d'intérêts Economiques (GIE), les structures sanitaires, les données agricoles sur les surfaces cultivées et les cultures développées, etc...

5.2. PROJETS DE COOPéRATION INTERNATIONALE

5.2.1. Le RINAF

Le Réseau d'Echanges d'Informations entre Institutions en Afrique (RINAF) est un projet destiné à assister les pays africains dans leur volonté de transcender les obstacles existants dans la circulation des informations à caractère scientifique, technique, économique et culturel.

C'est un projet de communication inter-ordinateur dont l'objectif est d'offrir aux pays Africains un véhicule de circulation des informations à caractère scientifique, technique, économique et culturel, afin de favoriser un courant d'échanges entre institutions universitaires, instituts de recherche ou tout autre organisme chargé de l'information scientifique et technique. Dans l'approche retenue pour sa mise en oeuvre, une priorité est accordée au renforcement des réseaux de données existants, par la mise en oeuvre d'interfaces de communication.

Dans sa mise en oeuvre, la topologie retenue repose sur des noeuds régionaux et nationaux choisis parmi les institutions universitaires, instituts de recherche et organismes chargés de l'information scientifique, technique ou économique. La sélection de sites prend en compte la diversité des régions géographiques et repose essentiellement sur les potentialités humaines et techniques de chaque site. Les institutions nationales académiques de formation et de recherche d'un pays seront regroupés au sein d'un noeud national. Les noeuds nationaux ainsi constitués seront regroupés pour former le noeud régional.

5.2.2. Le SITTDEC

Le SITTDEC, Centre d'échange de données informatisées en matière d'investissement, de commerce et de technologie est un outil de promotion économique entre pays du Sud.

Les principaux objectifs poursuivis sont les suivants:

- fournir une base de données en matière d'information et des services d'information sur l'environnement économique, les marchés, les produits, les résultats de recherche, les ressources essentielles, les organisations et autres données nécessaires à l'investissement, au commerce et à la technologie dans les pays membres du G15;

- fournir un accès négocié aux services des bases de données appropriées des organisations gouvernementales ou non-gouvernementales des autres pays;

- promouvoir l'exploitation et l'utilisation d'un système d'information pour les échanges, entre pays membres du SITTDEC, en matière d'investissement, de commerce et de technologie grâce à la fourniture d'une assistance technique, de moyen de formation et de services consultatifs et promotionnels sur l'utilisation des système informatiques du SITTDEC;

- conduire des programmes d'échanges d'expériences dans le domaine de l'utilisation des systèmes d'informations au profit de l'investissement, du commerce et de la technologie grâce à l'organisation d'ateliers et de séminaires dans les pays membres du SITTDEC;

- fournir des services d'expertise conseil aux pays membres de SITTDEC, en coopération avec les correspondants nationaux qui sont les organisations désignées par les Gouvernements de chaque pays membre du SITTDEC et chargées de collecter, de diffuser les informations relatives à l'investissement, au commerce et à la technologie.

La topologie retenue repose sur un vaste réseau d'information dont le site central est basé à Kuala Lumpur en Malaisie et qui sera relié aux points focaux nationaux constitués par les pays membres du G15.

Ce réseau basé sur les nouvelles technologies de l'information devrait permettre de mettre à la disposition des Gouvernements et divers utilisateurs, des informations fiables sur les activités de développement.

Il constitue également est une ouverture sur l'extérieur du Réseau National d'Information Scientifique et Technique (RNIST) en cours de mise en oeuvre et piloté conjointement par la Délégation à l'Informatique et le Centre National de Documentation Scientifique et Technique (CNDST).

Ainsi, le Sénégal apporte au SITTDEC une contribution technique majeure du fait de la convergence des objectifs entre le SITTDEC et le RNIST. L'option stratégique retenue par le Sénégal est de pouvoir accéder, en temps réel, à des bases de données situées au Sénégal, ou dans un autre pays du G15, d'autant plus que les technologies actuelles de l'information permettent de gérer des bases de données réparties, avec un service de questions-réponses instantané.

Dans ce cadre, la pertinence de nos propres choix technologiques nous autorise à attaquer les marchés extérieurs, au sein et en dehors du SITTDEC, pour promouvoir l'offre de services de nos sociétés nationales d'ingénierie en informatique et en télécommunication.

5.2.3. INFOTERRA

Le Sénégal participe activement aux activités du réseau INFOTERRA ou système mondial sur l'environnement initié par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) qui donne accès à l'information environnementale aux gouvernements, industries, chercheurs et décideurs dans 155 pays représentant 99% de la population mondiale.

Le Sénégal a désigné dès 1977-78 un point focal national d'infoterra abrité par le Centre National de Documentation Scientifique et Technique (CNDST) qui a fait preuve d'un dynamisme qu'il a été désigné en 1995 Centre de Services Régional Infoterra pour l'Afrique de l'Ouest. Actuellement un important travail de création d'un réseau ouest-africain sur l'information environnementale se fait sous l'égide du Sénégal avec le soutien du CRDI.

5.2.4. PADIS

Le système Panafricain d'information (PADIS) a pour principal objectif de mettre en place des systèmes nationaux d'informations et de favoriser leur interconnexion.

Les action menées par le Sénégal, par le biais du Centre National de Documentation Scientifique et Technique (CNDST), en direction du PADIS sont:

- l'alimentation de la base de données du PADIS;

- l'alimentation de la base de données BIBLIO;

- l'alimentation du répertoire des experts et institutions;

- la participation régulière au standing committee sur l'harmonisation des méthodes de traitement de l'information.

Parmi les actions du PADIS au Sénégal, on peut citer:

- l'organisation d'un séminaire national sur la méthodologie PADIS

- l'organisation d'un séminaire sur le logiciel CDS/ISIS

- la contribution à l'évaluation de la Politique Nationale d'Information Scientifique et Technique par le choix d'un expert

- le choix d'un consultant national pour l'étude de l'impact du courrier électronique dans les institution de recherche.

5.2.5.RESEAU ISLAMIQUE (OICIS-NET)

Le projet OICIS-NET est le projet du réseau des systèmes d'information de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) dont le Sénégal est membre. Initié par la Banque Islamique de Développement, l'OICIS-NET a pour principal objectif de promouvoir la coopération et la coordination dans le cadre du développement socio-économique et technologique des pays membres. Les objectifs spécifiques sont:

- Améliorer le flux, l'échange et le partage des ressources d'information;

- Améliorer l'accès aux services d'information et leur utilisation;

- Stimuler la constitution, de bases de données dans les secteurs prioritaires tels que le commerce, l'industrie et l'agriculture;

- Encourager un processus efficace de communication entre les institutions relevant des secteurs public et privé;

- Promouvoir l'application et l'utilisation de systèmes et services d'information en général.

L'OICIS-NET a choisi une solution pour le réseau de télécommunication en utilisant le réseau global de SCITOR/SITA qui existe dans la plupart des pays membres. SCITOR/SITA fournit des services aux compagnies aériennes et aux entreprises. Cette société a été choisie par la BID pour fournir à l'OICIS-NET une plate-forme de télécommunication à gestion virtuelle. La stratégie pour la mise en place de cette plate-forme vise à faire en sorte que l'OICIS-NET soit autonome. Chaque utilisateur paie les services qu'il reçoit à travers son abonnement. Les taux d'abonnement sont faibles et à la portée de tout le monde si on les compare aux épargnes et avantages que chaque abonné en tire.

L'impact de l'OICIS-NET sur les pays membres sera considérable lorsque les services seront pleinement et adéquatement utilisés. La valeur sûre de ses services accélérera son utilisation. L'OICIS-NET jouera un rôle vital dans le support qu'elle apportera au développement global des pays membres. En particulier, l'OICIS-NET:

- stimulera le processus de développement en fournissant des informations à jour aux décideurs, planificateurs, aux pouvoirs exécutifs, aux chercheurs et scientifiques de différents ministères, organisations, entreprises et institutions relevant des secteurs public et privé;

- accélérera les échanges d'informations sur le commerce, l'industrie, l'agriculture, l'alimentation et sur d'autres secteurs vitaux du développement;

- fera la promotion active des échanges commerciaux entre pays en vue d'améliorer le faible niveau de ces échanges en ouvrant des perspectives commerciales et en permettant une automatisation des transactions commerciales;

- soutiendra les efforts visant à mettre au point des systèmes et réseaux d'information au niveau national, régional et sous-régional;

- facilitera les transfert de technologie et de savoir faire entre les pays membres;

- améliorera la coopération, la coordination, tout en minimisant le double emploi en matière d'efforts de développement.

5.3. PROMOTION DES SERVICES NOUVEAUX

5.3.1. PROJET GATEWAY

Un "Gateway" est un centre de télécommunications avancées, tourné vers l'exploitation de services de traitement de l'information, attrayant pour les clients grâce à son faible coût et sa qualité, intéressant pour les fournisseurs par l'ouverture qu'il leur procure vers l'extérieur. Cette "porte ouverte" sur l'exportation est rendue possible par la désignation d'une zone spécialisée de télécommunications fiables et bon marché sur le territoire du pays exportateur. Sa mise en oeuvre doit répondre à une finalité commerciale, mesurable en terme d'emplois induits, d'apport en devises et de transfert de technologie.

Les atouts du Sénégal, par rapport à ce projet, résident dans sa position géographique clé pour les rapports Afrique-Amérique et son ouverture sur l'Afrique de l'Ouest en général. Il s'y ajoute qu'avec des infrastructures considérées comme des plus performantes en matière de télécommunications en Afrique, le Sénégal devrait pouvoir jouer un rôle pionnier dans le commerce des services en Afrique.

Ce projet se trouve aujourd'hui dans la phase préliminaire de définition du marché potentiel de tels services: offres des prestataires sénégalais; demande des clients internationaux (en nature et en volume); leçons à tirer d'expériences similaires (Asie et Caraïbes en particulier). Intégré dans les services offerts par le Technopôle de Dakar, le "Gateway" devrait susciter l'adhésion des sociétés de service sénégalaises, qui y trouveront matière à valoriser leurs compétences dans un cadre international rendu accessible par le formidable essor des Télécommunications.

5.3.2. LE PROJET TECHNOPôLE

Le projet Technopôle de Dakar vise à créer et organiser une aire d'aménagement économique, lieu de vie où puissent se rencontrer l'intelligence spéculative du créateur et celle, active, de l'entrepreneur. Il s'agit d'un nouvel instrument de développement économique qui participe à la structuration d'un secteur privé dynamique et porteur, par la création d'un environnement économique et technologique propice à la création et au développement de PME/PMI tournées vers l'innovation et la création de richesse, donc d'emplois stables.

La vie du technopôle va s'organiser autour de quatre (4) grands types de fonctions mariant la recherche, la formation, la valorisation industrielle et les services. Ce sont:

- un complexe agro-alimentaire;

- un complexe environnement et énergie;

- un complexe "service et animation";

- et un complexe télécommunications et informatique composé d'un centre de télécommunications, de l'Ecole Supérieure de télécommunications et du projet "gateway" relatif à la création d'une Zone de Télécommunications Avancée (ZTA).

VI. BESOINS ET OPPORTUNITéS

Le développement fulgurant des télécommunications marqué au cours de ces dix (10) dernières années par une multiplication des réseaux de données, d'images et de son, l'apparition de services à haute valeur ajoutée ainsi que les importantes mutations dans le domaine de la réglementation présagent des innovations au plan du développement des réseaux.

Au Sénégal, les nouveaux besoins et opportunités sont les suivants :

6.1. Télécommunications

a) Besoins

- Mise en place d'une industrie locale de biens et services susceptible de répondre à la demande nationale en matière d'équipements de télécommunication, notamment la fabrication locale d'interfaces de communications.

- Baisse substantielle des tarifs téléphoniques pour d'une part, rendre les entreprises locales plus compétitives et d'autre part, attirer les investisseurs étrangers

- Implantation du téléphone en zone rurale à très bon marché en vue de leur désenclavement

- Diversification des réseaux existants et libéralisation du cellulaire qui est devenu une nécessité dans le développement des activités interprofessionnelles

- Renforcement du processus de modernisation du réseau national par la numérisation de l'ensemble des centraux téléphoniques, l'installation de la fibre optique à travers tout le réseau et l'introduction de nouveaux services (EDI, messagerie X400, téléarme etc ...)

- Vulgariser la mise en oeuvre du réseau à très haut débit de type RNIS capable d'assurer le transport des données, l'image et le son pour d'une part, répondre aux besoins des opérateurs économiques dans le cadre de leurs transactions commerciales, d'autre part, participer au développement de certaines activités non productives financièrement, tout en étant vitale pour la nation (télé-enseignement, télémédecine etc...)

- Mise en oeuvre effective d'un réseau privé de communication administratif Voix et Données pour améliorer la qualité de communication entre les services de l'Etat à moindre coût

- Mise en place d'un réseau dédié exclusivement à la protection des communications de l'Etat, sa sécurité et sa défense

- Mise à la disposition de tous les demandeurs potentiels, en particulier les entreprises, à bon marché, des voies d'accès à Internet pour leur permettre de saisir les opportunités d'affaires

- développement des initiatives privées en matière d'offres de services à valeur ajoutée

- Mise en place d'une structure de gestion performante, susceptible:

. de créer et d'entretenir les conditions d'une concurrence dynamique et loyale

. d'assurer le suivi économique des opérateurs du futur marché national des télécommunications

. de veiller au respect des missions du service public et

. d'assurer la promotion du secteur des télécommunications ainsi que la veille technologique

b) Opportunités

- Au niveau national, existence d'un vaste marché constitué de demandeurs solvables : actuellement, le taux de couverture téléphonique est de un (1) téléphone pour 100 habitants alors que ce taux peut facilement atteindre plus de 2% d'ici l'an 2000 si les réseaux et services sont diversifiés et les coûts supportables par le pouvoir d'achat des populations

- Au niveau sous-régional, existence d'un vaste marché que le Sénégal peut valablement exploiter grâce à l'expertise nationale disponible et l'expérience de la SONATEL dans la mise en place des réseaux

- Existence d'une épargne nationale importante, notamment du secteur non structuré, qui pourrait être mobilisée et orientée vers le secteur des télécommunications

6.2. Informatique

- Consolider les grands projets (Douane, Impôts, Cadastre fiscal, Trésor, Fonction publique) pour une amélioration substantielle de la gestion des recettes et des dépenses de l'Etat

- Développement de banques de données et de services à haute ajoutée exportables vers l'extérieur

- Audit périodique des systèmes informatiques du Secteur parapublic pour mesurer les investissements réalisés par rapport aux services effectivement rendus

- Favoriser la mise en place de sociétés de service et d'ingénierie en informatique performantes, susceptibles de gagner des parts de marché au niveau sous-régional; pour cela les aider financièrement et matériellement à se développer

- Mise en place de mesures fiscales incitatives pour démocratiser l'accès à l'ordinateur

VII. CONCLUSION

Les enjeux des télécommunications et de l'informatique sont essentiellement d'ordre économique et le Sénégal peut prétendre, compte tenu de la qualité de ses ressources humaines et de sa position géostratégique à une part de ce marché de services qui occupe une place de plus en plus importante dans le commerce mondial.

Cependant certaines insuffisances sont à noter au plan du contenu où les promoteurs et prestataires de services sont souvent confrontés à l'accès au sources de financement.

Avec l'avènement du nouveau cadre réglementaire institué en janvier 1996 et marqué par la libéralisation des télécommunications et la privatisation de la SONATEL, le Sénégal pourrait développer un environnement propice à l'émergence de services nouveaux.


Editor: Dr. Ali B. Ali-Dinar, Ph.D
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