CODESRIA: CAMPUS ANNUEL DES SCIENCES SOCIALES
CAMPUS ANNUEL DES SCIENCES SOCIALES
Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales
en Afrique (CODESRIA) a le plaisir d'annoncer la troisième session
de son Campus annuel des sciences sociales et de solliciter les candidatures
des chercheurs africains à ce programme qui se déroulera en
octobre 2004. Le Campus annuel des sciences sociales est conçu comme
un dialogue de recherche avancée qui est à la fois multidisciplinaire
et intergénérationnel. Il est organisé autour d'un thème
spécifique et près de 15 chercheurs, issus de différentes
disciplines et représentant les différentes générations
de chercheurs en sciences sociales, sont conviés à y participer.
Cette diversité de participants permet de promouvoir un échange
intensif et critique entre les disciplines, et entre les différentes
générations de chercheurs africains pour le développement
de la théorie, de la méthodologie et de la pratique. Chaque
Campus est organisé pour être un exercice intensif et interactif
d'une semaine.
Les candidats désireux de participer au Campus doivent soumettre
une proposition de recherche novatrice ou qui est l'approfondissement d'un
travail en cours lié au thème du Campus. La direction du Campus
est confiée à un coordinateur qui est aussi responsable de l'élaboration
du programme pour les présentations et les débats. De plus,
le coordonnateur, en collaboration avec le Centre de documentation du CODESRIA
(CODICE), sera responsable de l'identification des ouvrages de base qui seront
utilisés par les participants pendant le Campus. Les chercheurs dont
les propositions de recherche seront sélectionnées devront,
présenter leur contribution, réagir aux contributions des autres
participants, et entreprendre une lecture/relecture des textes fondamentaux
dans le cadre d'un échange multidisciplinaire et intergénérationnel.
À la fin du Campus, les participants seront encouragés à
réviser leurs présentations et à les soumettre pour publication
dans une nouvelle série appelée Annales du Campus annuel des
sciences sociales du CODESRIA. Chaque publication de cette série sera
éditée par le coordonnateur. Pour la session 2004 du Campus
annuel des sciences sociales, le thème choisi est « La problématique
de l'État en Afrique ». Pendant plus de deux décennies,
l'État africain a été au cœur des débats intellectuels
et politiques relatifs à presque tous les aspects des expériences
actuelles et à l'avenir du continent. Les raisons de cette préoccupation
sont diverses, certaines étant associées à des inquiétudes
bien fondées sur les origines, la structure et l'histoire de l'État,
d'autres motivées par un anti-étatisme étroit et tendancieux
qui quelquefois compte sur et/ou renforce une attitude condescendante envers
tout ce qui est africain. L'État africain est, semble-t-il, bien parti
pour battre le record du plus grand nombre d'épithètes jamais
employées pour décrire une institution. Il a été
qualifié de «surdéveloppé», «prébendier»
«patrimonial/néo-patrimonial», «rentier»,
«népotiste», «vacillant», «kleptocrate»,
«sultaniste», «convivial», «léviathian
boiteux», «bantoustan international», «fantôme»,
«criminel», «omnipotent mais jamais omniprésent»,
etc. Bien que la majeure partie de ces adjectifs aient été
associés avec les approches de «public choice» et la nouvelle
école d'économie politique qui a dominé les discussions
sur l'Afrique dans les années 1980 et 1990, il est également
vrai que leur utilisation transcende les barrières disciplinaires
et s'est étendue à d'autres écoles de pensée,
y compris celles associées aux notions de postcolonie. Il est vrai,
et discutable, que la problématique de l'État africain est
un domaine d'intérêt académique où les frontières
entre les différentes approches théoriques pour l'étude
des politiques, de l'économie et de la société sont
les plus floues. Nombre de chercheurs ont noté que cette situation
reflète l'importance de la confusion conceptuelle et théorique
qui existe et à laquelle il faudrait remédier très rapidement.
Il pourrait aussi être la mesure du point auquel sont parvenues les
préoccupations instrumentalistes des politiques libérales
appliquées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international
qui dominent le champ de la réflexion sur l'État. La session
2004 du Campus annuel sur les sciences sociales est conçue pour encourager
des réflexions théoriques sur ces questions, avec un accent
particulier sur une nouvelle manière de penser qui pourrait aider
à faire avancer le débat sur la place et le rôle de l'État
en Afrique.
Les questions qui seront traitées pendant le Campus seront,
entre autres :
- Une critique des approches dominantes dans la littérature
pour la compréhension de l'État africain contemporain ;
- Une relecture des processus et des forces historiques
qui modèlent l'État africain moderne ;
- Une critique de la logique qui sous-tend l'État
africain, donne un sens à son action, et s'approprie ses performances
;
- Les processus par lesquels l'État mobilise consentement
et légitimité et les contextes dans lesquels consentement
et légitimité sont écornés et perdus ;
- Un retour sur l'État en Afrique au-delà
des paramètres établis par les discours dominants ; et
- Une réflexion, dans un cadre comparatif, de l'État
africain et d'autres États dans le monde.
Les chercheurs, qui réfléchissent déjà
sur la problématique de l'État en Afrique et qui ont des perspectives
innovantes à partager avec d'autres chercheurs et la communauté
académique en général, sont invités à soumettre
leurs candidatures qui devront parvenir au Secrétariat du CODESRIA
au plus tard le 30 septembre 2004. En plus d'une proposition substantielle
reflétant les travaux en cours sur le thème, les candidats devront
aussi envoyer un curriculum vitae récent. Les candidatures devront
être envoyées à l'adresse suivante :
Le Campus annuel des sciences sociales
Département Bourses et Formation
CODESRIA,
BP : 3304, CP : 18524, Dakar,
Sénégal
Tel: +221-8259822/23
Fax:+221-8241289
E-mail: annual.campus@codesria.sn
Page Editor: Ali B. Ali-Dinar,
Ph.D.
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